Crédit photo : Challenges
Un véhicule du constructeur Renault
Vent de panique chez les concessionnaires français. Ils craignent que la forte concurrence chinoise ne vienne les détrôner. Le plus difficile est à venir, si l’on s’en tient aux propos de Carlos Tavares, le patron de Stellantis, un constructeur automobile français. « Si l’industrie automobile ne bouge pas, elle disparaîtra sous l’offensive chinoise. Ceux qui n’auront pas fait leurs devoirs en matière de réduction de coûts sont ceux qui finiront dans le pétrin », a tenu à prévenir récemment d’ores et déjà ce dernier dans un entretien accordé à l’agence Bloomberg. Stellantis et Renault ont pourtant enregistré de bons résultats en fin 2023. Stellantis a vu son chiffre d’affaires, 189,5 milliards d’euros, progressé de 6 % en 2023. Son résultat net est de 18,6 milliards d’euros. Les salariés bénéficieront de primes d’intéressement et de participation d’au moins 4 100 €. Quand Renault, de son côté, après une année 2022 marquée par son retrait du marché russe réalise un chiffre d’affaires de 52,4 milliards d’euros (+13,1 %) avec un résultat net de 2,2 milliards d’euros.
La Commission européenne est tout aussi inquiète de la monté en puissance du secteur automobile chinois. « Leur part de marché est de 8 %. Elle pourrait doubler dans les deux ans qui viennent », fait observer Édouard Bourcieu, chef économiste à la direction du Commerce de la Commission européenne. L’heure est à la mobilisation à la Commission européenne pour éviter de voir des pans entiers de l’industrie automobile européenne s’effondrer sous les coups de boutoir des industriels chinois. Non seulement ils sont à fond dans l’électrique, mais en plus ils n’hésitent pas à casser les prix. Les constructeurs français d’automobiles vont-ils s’unir pour faire bloc à cette forte concurrence ? Stellantis va-t-il prendre le contrôle de Renault comme la rumeur l’a fait courir ? Il n’en n’est rien réplique Carlos Tavares, le patron de Stellantis. « Nous n’avons pas de négociations en cours sur ce qui pourrait être une fusion majeure, et certainement pas avec Renault ». L’enjeu est de taille en ce sens qu’endécrétant la fin du moteur thermique à l’horizon 2035, l’Europe a fait un bond de géant vers la décarbonation. Carlos Tavares dans un entretien accordé au magazine Challenge se questionne en ces termes : « Les politiques n’en ont jamais discuté, mais que diront les responsables européens quand les conséquences sociales se feront sentir ».
Que va-t-il se passer d’ici là ? Attendons de voir.
Jeremy Junior
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