Une tornade d’une violence exceptionnelle a ravagé, samedi 8 novembre, la petite ville de Rio Bonito do Iguaçu, dans l’État du Paraná, au sud du Brésil. Selon les autorités locales, au moins six personnes ont perdu la vie et plus de 750 ont été blessées, dont plusieurs grièvement. Face à l’ampleur des destructions, les autorités ont décrété l’état d’urgence.
Une ville presque rayée de la carte
Les images diffusées en boucle sur les chaînes de télévision brésiliennes témoignent de l’ampleur du désastre : toitures arrachées, maisons pulvérisées, véhicules renversés, rues encombrées de débris. D’après les autorités régionales, près de 90 % de la ville, qui compte environ 14 000 habitants, a été détruite en l’espace de quelques minutes seulement. Des milliers de personnes se retrouvent sans abri.
Le Système de technologie et de surveillance environnementale du Paraná a enregistré des vents atteignant 180 à 250 km/h, une intensité comparable à celle des tornades les plus puissantes observées en Amérique du Nord. « Nous avons constaté des destructions d’habitations en dur et de nombreuses chutes d’arbres », a précisé l’organisme.
Les secours, venus de plusieurs communes voisines, ont pris en charge plus de 750 blessés, dont neuf dans un état critique. Des opérations chirurgicales d’urgence ont été nécessaires pour plusieurs victimes.
Un État mobilisé face à la catastrophe
Le gouvernement du Paraná a immédiatement décrété l’état d’urgence à Rio Bonito do Iguaçu. Pompiers, équipes de la Défense civile et forces de sécurité poursuivent leurs opérations de recherche et de sauvetage, malgré des conditions météorologiques encore instables.
Le président Luiz Inácio Lula da Silva a exprimé sa « solidarité avec les familles endeuillées » et annoncé la mobilisation du gouvernement fédéral. « Sous la direction du président Lula, nous travaillons sur les plans d’aide humanitaire, l’envoi d’équipements et le soutien à la reconstruction », a déclaré sur X le ministre de l’Intégration et du Développement régional, Waldez Góes.
Sur le terrain, les témoignages bouleversants se multiplient. Roselei Dalcandon, commerçante, raconte : « Tout a été détruit. La ville, les maisons, les écoles… Qu’est-ce qu’on va devenir ? » Elle venait de sortir de son magasin lorsque la tornade a frappé. Son fils, resté à l’intérieur, a miraculeusement survécu.
Le directeur de la Défense civile du Paraná, le colonel Fernando Schunig, a parlé d’une véritable « scène de guerre ». Selon lui, une personne reste portée disparue, mais les secours continuent de recevoir de nouveaux signalements de la part des familles.
Un phénomène extrême à la veille de la COP30
Ce drame survient à seulement deux jours de l’ouverture de la COP30 sur le climat, prévue lundi à Belém, dans le nord du pays. La coïncidence souligne tragiquement la vulnérabilité croissante du Brésil face aux événements météorologiques extrêmes.
L’Institut national de météorologie a maintenu une alerte aux tempêtes pour l’ensemble du sud du pays, y compris les États voisins de l’Argentine et de l’Uruguay. Les villes de Rio de Janeiro et São Paulo ont également relevé leur niveau d’alerte en raison des vents violents et des fortes pluies attendues. Les autorités recommandent à la population d’éviter tout déplacement inutile.
Depuis le début du mois, le Paraná a déjà été frappé par une série d’orages, de pluies torrentielles et d’épisodes de grêle. Les scientifiques alertent depuis plusieurs années sur le rôle du changement climatique, provoqué par les activités humaines, dans la multiplication et l’intensification de ces phénomènes météorologiques destructeurs.
Thom Biakpa
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