Xi Jinping, Président de la République populaire de Chine/ AFP
Le conflit entre la Chine et les États-Unis autour des semi-conducteurs a profondément modifié le paysage technologique mondial au cours des dernières années. Face aux barrières commerciales imposées par Washington, qui limitent l’accès de la Chine aux composants électroniques avancés, des entreprises emblématiques comme Huawei ont été contraintes de réinventer leurs chaînes d’approvisionnement.
Cette pression exercée par les États-Unis a catalysé la volonté de Pékin de renforcer son arsenal technologique national. Au cœur de cette bataille se trouve une technologie souvent méconnue du grand public : la photolithographie. Ce procédé, essentiel pour graver des circuits microscopiques sur le silicium, est la clé de la production des puces modernes.
Actuellement, le néerlandais ASML domine ce marché stratégique avec ses machines de pointe. Pour contester cette hégémonie, la Chine a décidé de mobiliser 37 milliards d’euros, en plaçant ses espoirs sur son champion national, SMIC (Semiconductor ManufacturingInternational Corporation). L’objectif est clair : développer des équipements de lithographie « made in China » capables de rivaliser avec le savoir-faire européen.
Le lancement du Huawei Mate 60 Pro a marqué un tournant significatif dans cette quête d’indépendance technologique. Malgré les sanctions américaines, ce smartphone intègre des puces avancées fabriquées en Chine, illustrant les progrès réalisés par Pékin dans ce domaine crucial.
Alors qu’ASML perfectionne sa technologie EUV High-NA pour produire des circuits de moins de 2 nanomètres, la Chine intensifie ses efforts pour réduire l’écart technologique qui la sépare de ses concurrents. Cette montée en puissance redessine les rapports de force mondiaux, faisant des semi-conducteurs un baromètre de la puissance économique et militaire des nations.
L’avenir du silicium se joue désormais en Chine. La maîtrise des semi-conducteurs est devenue un facteur déterminant dans la hiérarchie des puissances mondiales. Le plan d’investissement chinois souligne l’importance cruciale de ces composants pour l’autonomie stratégique du pays.
Au-delà de la rivalité entre SMIC et ASML, cette initiative témoigne de la détermination de Pékin à conquérir son indépendance dans un secteur vital. L’industrie des semi-conducteurs se transforme ainsi en un champ de bataille technologique, façonnant les équilibres géopolitiques des décennies à venir.
Thom Biakpa
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