La flotte russe est en grande difficulté sur la méditerranée/ photo: AFP
La flotte russe en mer Méditerranée traverse une période difficile, surtout après le départ de la base navale de Tartous en Syrie, qui était liée au régime d’Assad. Actuellement, plusieurs navires russes sont bloqués dans le « canal de Syrie », et l’ensemble de la flotte fait face à des problèmes logistiques et opérationnels majeurs.
Récemment, un convoi composé des cargos Ursa Major et Sparta a rencontré un grave incident. L’Ursa Major a coulé au large de l’Espagne le 25 décembre, ce qui a compromis l’acheminement d’équipements militaires vers la marine russe. Cette perte est d’autant plus significative qu’elle concernait des grues de 370 tonnes, achetées en Europe de l’Ouest, qui étaient destinées à équiper un nouveau port d’attache russe dans la région.
En Méditerranée centrale, le navire océanographique Yantar, qui est en réalité un outil de collecte de renseignement, continue ses missions. Il a été observé en train de cibler des câbles sous-marins sensibles, notamment près de la Sardaigne et dans le canal de Sicile. Récemment, il a été repéré près de l’endroit où l’Ursa Major a coulé, ce qui soulève des questions sur ses intentions : cherchait-il à récupérer des équipements sensibles ou à enquêter sur le naufrage ?
Le Yantar est équipé de technologies avancées, comme des drones et des robots sous-marins, ce qui lui permet de mener diverses opérations sous-marines. Cependant, il a récemment été contraint de quitter une zone près de la Sardaigne après un incident qui pourrait avoir été une manœuvre d’intimidation de la part d’aéronefs militaires alliés.
Du côté de Tartous, la situation est préoccupante. Plusieurs navires amphibies, comme l’Ivan Gren et l’Aleksandr Otrakovsky, sont bloqués dans le canal de Syrie. Les nouveaux dirigeants syriens n’ont pas encore clarifié les conditions d’accès aux installations portuaires, ce qui complique le désengagement militaire russe. De plus, des problèmes techniques s’accumulent : le dessalinisateur de l’Aleksandr Otrakovsky est en panne et des fuites ont été signalées dans ses réservoirs de carburant.
La perte de Tartous oblige la marine russe à se replier sur des ports de ravitaillement en Égypte et en Libye, ce qui met en lumière la fragilité de sa position. Les navires russes rencontrent des difficultés pour se ravitailler, et le bâtiment de soutien Vyazma, qui devait approvisionner les unités en carburant et en vivres, manque de stocks.
En outre, la flotte russe ne dispose plus de capacités sous-marines en Méditerranée depuis le retrait du sous-marin Novorossyisk, qui a dû quitter Tartous en raison du manque de soutien technique. Ce sous-marin a dû faire le trajet en surface pour regagner son port d’attache, surveillé par les marines occidentales.
La Russie a tenté de déployer un autre sous-marin, le Krasnodar, depuis la mer Baltique, mais il a été bloqué dans les détroits danois à cause d’un incident technique. Malgré l’envoi de navires de soutien, le groupe naval n’a pas pu avancer et a dû faire demi-tour.
En résumé, la marine russe peine à maintenir une présence cohérente en Méditerranée, confrontée à des défis logistiques, techniques et stratégiques qui compliquent son déploiement dans cette région cruciale.
Thom Biakpa
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