Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a réitéré le droit de l’Éthiopie à accéder à la mer de manière pacifique, mettant en lumière la nécessité pour son pays de ne pas abandonner sa revendication d’un accès à la mer Rouge. Cette déclaration intervient dans un contexte où l’Éthiopie, après avoir perdu son accès direct à la mer en 1993, cherche à rétablir des liens maritimes cruciaux pour son développement économique.
En 1993, suite à trente ans de guerre, l’Érythrée a obtenu son indépendance, privant ainsi l’Éthiopie de son accès direct à la mer. Depuis lors, l’Éthiopie est devenue un pays enclavé, partageant ses frontières avec l’Érythrée, la Somalie et Djibouti, tous dotés d’un accès à la mer Rouge.
La quête d’un accès direct à la côte revêt une importance cruciale pour l’Éthiopie, offrant des opportunités de développement économique, le renforcement de sa marine et l’exercice d’une influence régionale.
Le Premier ministre Abiy Ahmed a souligné que malgré ses aspirations maritimes, l’Éthiopie ne nourrit aucune intention belliqueuse envers ses voisins.
Il a affirmé que la revendication de l’accès à la mer Rouge se ferait exclusivement par le dialogue, rejetant toute idée d’usage de la force.
M. Abiy a rappelé que l’absence d’accès à la mer représente un défi majeur pour l’Éthiopie, dont l’économie et la population connaissent une croissance soutenue.
Le chef d’État a réfuté l’idée d’une menace à la souveraineté de l’Érythrée, soulignant que ce pays voisin avait précédemment offert à l’Éthiopie une façade maritime pendant la période où les deux nations étaient unies entre 1952 et 1991.
Abiy Ahmed, lauréat du prix Nobel de la Paix en 2019 pour ses efforts de réconciliation avec l’Érythrée, a exprimé la nécessité de discuter de manière proactive avec les pays voisins pour résoudre la question de l’accès à la mer Rouge.
L’Éthiopie, avec une population de 120 millions d’habitants, le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, est confrontée à des défis logistiques et économiques en raison de son enclavement.
Le Premier ministre a souligné l’urgence de la situation, déclarant que le pays ne peut plus dépendre uniquement du port de Djibouti pour son approvisionnement.
Actuellement, 80 % des importations et 95 % des exportations de l’Éthiopie transitent par ce port, entraînant des coûts significatifs pour le pays.
Abiy Ahmed a conclu en affirmant la disposition de l’Éthiopie à engager des discussions pour favoriser un « développement équitable et mutuel » dans la région de la Corne de l’Afrique.
Il a souligné l’importance d’une intégration régionale en Afrique de l’Est, favorisant le commerce transfrontalier et jetant les bases d’une coopération pacifique entre les nations de la région.
Alors que l’Éthiopie cherche des solutions à son enclavement, le dialogue et la diplomatie demeurent au cœur de sa stratégie pour garantir un accès pacifique à la mer Rouge.
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