Le 6 septembre dernier, le Mexique a atteint un jalon historique en exprimant sa volonté de décriminaliser l’avortement à l’échelle nationale.
Cette décision découle d’un jugement émis par la Cour suprême mexicaine, qui a statué que la législation pénale fédérale qui criminalisait l’avortement était contraire à la Constitution.
La Cour a affirmé que cette criminalisation violait les droits fondamentaux des femmes et des individus en capacité de procréer.
Auparavant, la décriminalisation de l’avortement avait été mise en place dans une douzaine des 32 États mexicains, avec Mexico pionnière en 2007, en devenant ainsi la première juridiction en Amérique latine à autoriser l’interruption volontaire de grossesse.
Cependant, cette décision de la Cour suprême signifie désormais que toutes les femmes et les personnes en capacité de procréer auront accès à l’avortement dans les établissements de santé fédéraux à travers le pays.
Il est important de noter que cette décision historique ne survient pas dans un contexte isolé.
Malgré une population majoritairement catholique, le Mexique a été le théâtre d’un puissant mouvement en faveur du droit à l’avortement, à l’instar d’autres pays d’Amérique latine tels que l’Argentine, le Chili et la Colombie.
Des organisations de défense des droits des femmes, reconnaissables par leurs « foulards verts » emblématiques, ont joué un rôle central dans cette avancée sociale.
La décision de la Cour suprême intervient également dans un contexte où le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, a été critiqué pour son attitude envers les mouvements féministes et son manque d’action contre les violences faites aux femmes.
Cette tension entre le gouvernement et les mouvements féministes a marqué le pays, et la décision de la Cour suprême pourrait potentiellement contribuer à apaiser ces tensions.
L’Amérique latine reste divisée en ce qui concerne la légalité de l’avortement. Alors que certains pays comme l’Argentine, la Colombie, Cuba et l’Uruguay ont légalisé l’avortement, d’autres maintiennent des lois restrictives. Par exemple, au Venezuela, au Salvador, au Honduras, au Nicaragua, en Haïti et en République dominicaine, l’avortement est totalement interdit.
La décision du Mexique pourrait servir de modèle à d’autres pays de la région pour réexaminer leurs lois sur l’avortement et garantir un accès sûr et légal à cette procédure médicale essentielle.
En fin de compte, la décision de la Cour suprême mexicaine marque un tournant historique pour les droits des femmes au Mexique et en Amérique latine.
Elle témoigne des avancées continues vers l’égalité des sexes et la reconnaissance des droits reproductifs des femmes et des individus en capacité de procréer, et elle offre de l’espoir aux mouvements féministes dans toute la région.
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