Credit photo: Le Monde
Cyril Ramaphosa, le président de l’ANC
La saison électorale est lancée en Afrique du Sud. A trois mois des scrutins législatifs nationaux et locaux prévus se dérouler le 29 mai, les partis commencent à dévoiler leurs programmes. C’était au tour du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, le samedi 24 février. C’était un rendez-vous très attendu, alors que ce partis’apprête à livrer l’une de ses batailles les plus ardues depuis la fin de l’apartheid. Menacé de perdre sa majorité pour la première fois depuis l’élection de Nelson Mandela en 1994, l’ANC doit convaincre qu’il peut encore enrayer le déclin qui guette l’Afrique du Sud.
Longtemps habitué à rafler plus de 60 % des voix, l’ANC voit se multiplier les sondages qui lui prédisent une chute brutale et retentissante, autour de 40-45 %. S’il y a peu de chances que le résultat menace la réélection du président Cyril Ramaphosa, il pourrait alors contraindre sa formation à s’allier à une autre pour conserver le pouvoir ; les électeurs votent pour des députés, qui élisent le président. La perspective inquiète, alors que l’émergence des coalitions à l’échelle locale s’est accompagnée, ces dernières années, d’une forte instabilité ; six maires se sont succédé en deux ans à la tête de Johannesburg.
Face à des rivaux très motivés galvanisés, l’ANC a besoin de montrer que le mouvement constitue toujours une redoutable machine de guerre électorale. C’est dans un stade de 75 000 places plein à craquer, à Durban, que Cyril Ramaphosa a déroulé le programme destiné à « restaurer la confiance » des Sud-Africains, promettant notamment la création de 3,5 millions d’emplois. Une annonce aux airs de déjà-vu, alors que le chômage est, de loin, la première préoccupation des habitants, d’après un récent sondage.
Qu’adviendra-t-il de l’ANC aux cours de ces élections ? Wait and see. Attendons de voir comme disent les anglophones.
Jeremy Junior
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