Une chaîne de production de compteurs électriques dans une usine de Yinchuan, dans le nord-ouest de la Chine/ AFP
Ce mercredi 5 mars, la Chine a annoncé son objectif de croissance pour 2025, visant « environ 5 % », tout en augmentant son déficit budgétaire. Cette annonce intervient dans un contexte de tensions commerciales croissantes avec les États-Unis et de difficultés économiques internes persistantes. Le Premier ministre Li Qiang a fait ces déclarations lors de l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP) à Pékin, où se rassemblent des milliers de délégués.
Li Qiang a souligné que l’économie mondiale traverse une période particulièrement difficile, avec des pressions sur le commerce extérieur et le secteur technologique. Les défis du protectionnisme, des barrières douanières et des tensions commerciales avec les États-Unis préoccupent les députés, comme l’indique Lin Shun Chao, représentant de Hong Kong : « Nous faisons face à des défis, mais nous restons sereins. Nous sommes déterminés à trouver des solutions gagnant-gagnant. Avec le deuxième mandat de Donald Trump, nous avons une meilleure idée de sa stratégie, et nous espérons parvenir à un accord raisonnable. »
Pékin affiche une confiance mesurée : l’objectif de croissance de 5 % pour 2025 est identique à celui de l’année précédente et conforme aux attentes des experts. L’inflation est également prévue à 2 %. Cependant, cet objectif ambitieux est mis à l’épreuve par la crise du secteur immobilier et la lente reprise de la consommation.
Stimuler l’investissement
Pour soutenir cette croissance, la Chine prévoit un déficit budgétaire de 4 % du PIB, une décision rare qui témoigne d’une volonté claire de stimuler l’investissement et de relancer l’activité économique. Le gouvernement chinois ambitionne également de créer 12 millions d’emplois urbains d’ici 2025. Dylan Loh, professeur adjoint à l’université de technologie de Nanyang à Singapour, estime que cet objectif de croissance est « compliqué, mais atteignable ». Toutefois, il souligne que les faibles niveaux de consommation sont le reflet d’un « problème de confiance » des ménages, un défi bien plus difficile à surmonter.
Priorités en matière de défense
Une autre priorité pour le gouvernement est la défense. Le budget militaire augmentera de 7,2 % dans un contexte international de plus en plus tendu. Bien que la Chine ne cherche pas l’affrontement, elle se prépare à une concurrence économique et stratégique accrue.
Enfin, la Chine s’engage à accélérer son autonomie technologique pour réduire sa dépendance vis-à-vis des technologies occidentales et contourner les sanctions imposées par les États-Unis et l’Europe. Ainsi, Pékin trace sa voie pour 2025, axée sur la stabilité, la résilience et l’autosuffisance.
Thom Biakpa
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