Le président brésilien Lula Da Silva/ AFP
Le Brésil, qui occupe la présidence tournante des BRICS en 2025, a formellement démenti les rumeurs concernant la création d’une monnaie commune pour les pays membres. Mauricio Lyrio, sherpa du Brésil pour les BRICS, a précisé lors d’un point de presse que les discussions en cours se concentrent plutôt sur la réduction des coûts des transactions commerciales et financières grâce à l’utilisation des monnaies locales.
« L’introduction d’une monnaie unique n’est pas à l’ordre du jour », a-t-il déclaré, en amont de la Réunion des Sherpas prévue les 25 et 26 février à Brasilia. Cette rencontre vise à harmoniser les priorités du groupe avant le Sommet des chefs d’État, programmé pour les 6 et 7 juillet à Rio de Janeiro.
Lyrio a également souligné l’importance des systèmes de paiement transfrontaliers et des mécanismes de coopération entre banques centrales, qui sont des priorités pour le groupe. « Nous œuvrons à rendre les échanges plus fluides et accessibles, mais il n’est pas question de lancer une monnaie commune », a-t-il insisté.
Le groupe des BRICS, qui comprend le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, a récemment élargi ses horizons en accueillant six nouveaux membres en 2024-2025 : l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, l’Indonésie et l’Iran. Ensemble, ces pays représentent 48,5 % de la population mondiale et couvrent 35,6 % du territoire global.
Sur le plan économique, le groupe pèse près de 40 % du PIB mondial en parité de pouvoir d’achat et entre 28 % et 29 % du PIB nominal. De plus, il contribue à plus de la moitié de la croissance économique mondiale, avec un taux moyen de 3 % à 5 %, dépassant ainsi la moyenne mondiale de 2,5 % à 3 %.
Pour le Brésil, l’importance des BRICS est indéniable. En 2023, les échanges commerciaux avec les pays du groupe ont atteint 210 milliards de dollars, dont 121 milliards d’exportations et 88,8 milliards d’importations. Cela a permis au Brésil de dégager un excédent commercial de 33 milliards de dollars, représentant près de la moitié de son solde commercial global.
En détaillant les cinq axes prioritaires de la présidence brésilienne, Lyrio a évoqué le renforcement de la coopération en matière de santé, notamment dans la recherche et le développement de vaccins, en mettant l’accent sur les maladies tropicales négligées et les maladies socialement déterminées qui touchent principalement les pays en développement. Le Centre de recherche sur la tuberculose des BRICS jouera un rôle central dans cette initiative.
Concernant les enjeux climatiques, le Brésil souhaite coordonner une position commune au sein des BRICS pour réclamer davantage de financements pour la transition climatique, suite aux résultats jugés insuffisants de la COP29 à Bakou (Azerbaïdjan). L’objectif est d’arriver à la COP30, prévue en 2025 à Belém (Brésil), avec une stratégie unifiée.
Enfin, dans le domaine du commerce et des investissements, le Brésil vise à réduire les coûts des transactions commerciales et financières au sein du groupe, tout en promouvant l’utilisation des monnaies locales. La coopération industrielle se poursuivra également à travers le Partenariat pour la Nouvelle Révolution Industrielle (PartNIR).
Thom Biakpa
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