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Taxe carbone aux frontières de l’UE : Un dilemme entre lutte climatique et inquiétudes des pays africains


Taxe carbone aux frontières de l'UE : Un dilemme entre lutte climatique et inquiétudes des pays africains


L’Union européenne (UE) a récemment décidé de mettre en place une taxe carbone aux frontières afin de lutter contre le dumping écologique.
Cette mesure vise à sanctionner les pays qui ne mettent pas en œuvre des politiques climatiques aussi ambitieuses que celles de l’UE. À partir d’octobre 2023, cette taxe sera progressivement appliquée aux importations provenant des secteurs les plus polluants, tels que le ciment, le fer et l’acier, l’aluminium, les engrais et l’électricité.
Les importateurs devront déclarer la quantité de carbone contenue dans leurs marchandises et acheter des certificats pour se conformer aux normes appliquées aux entreprises européennes. Cela les encouragera à réduire leurs émissions de CO2.
Toutefois, les premiers paiements de cette taxe ne débuteront qu’en 2026, et ce de manière progressive, avec un taux de 50 % de la taxe théorique en 2030.

Bien que l’objectif de l’UE soit louable dans sa lutte contre le changement climatique, l’Afrique du Sud s’y oppose vivement. Le ministère sud-africain du commerce, de l’industrie et de la concurrence a écrit à la Commission européenne, dénonçant le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. 
Selon lui, il s’agirait d’un transfert injuste du coût du changement climatique sur les économies en développement. Cette mesure risque particulièrement de pénaliser les industries exportatrices sud-africaines liées aux matières premières et à l’industrie minière, représentant environ la moitié des exportations du pays.
En tant que l’un des principaux partenaires commerciaux de l’UE en Afrique, l’Afrique du Sud considère cette taxe carbone aux frontières comme étant trop discriminatoire et désavantageuse.
En effet, elle estime que les pertes potentielles pourraient atteindre 1,5 milliard de dollars par an (environ 1,3 milliard d’euros) et risquent de compromettre leurs objectifs climatiques, aggraver la pauvreté et augmenter le chômage.

Selon une étude de la Banque mondiale, l’Afrique du Sud n’est pas la seule concernée par cette situation ; huit autres pays africains (Maroc, Tunisie, Égypte, Sénégal, Ghana, Cameroun, Zimbabwe et Mozambique) feraient également face à d’importantes répercussions dues à l’introduction de cette taxe carbone. 
Ces économies africaines dépendent fortement du marché européen pour leurs exportations d’engrais, de fer et d’acier, d’aluminium et de ciment. Par conséquent, elles subiraient des conséquences bien plus marquées que d’autres régions.

Face aux préoccupations légitimes des pays africains, certains experts suggèrent que l’UE pourrait apaiser ces tensions en démontrant sa capacité à financer les politiques climatiques des pays en développement.
Cependant, jusqu’à présent, la proposition d’utiliser les revenus du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières a été rejetée par de une vingtaine de pays.
Trouver des solutions équitables et collaboratives pour relever les défis climatiques mondiaux sans compromettre le développement économique des pays en développement serait d’une importance cruciale.

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