Ici, la ville de Dnipro après une attaque d’un drone russe / Reuters
L’armée russe a annoncé, ce dimanche 8 juin, le début d’une offensive dans la région ukrainienne de Dnipro, une première depuis le début de la guerre en 2022. Cette région, qui borde celle de Donetsk, est également connue sous le nom de Dnipropetrovsk. Si cette information se confirme, elle constituerait un nouveau revers symbolique pour les forces ukrainiennes, déjà en difficulté sur le front en raison d’un manque de ressources humaines et matérielles.
Selon le ministère russe de la Défense, les unités de la 90ème division blindée auraient atteint la frontière occidentale de la République populaire de Donetsk et progressent désormais dans la région de Dnipro. Cette avancée, qui n’a pas encore été confirmée par les autorités ukrainiennes, fait suite à la prise de localités voisines, telles que Velyka Novosilka, située à environ 20 kilomètres de la frontière de Dnipro.
Bien que l’Ukraine n’ait pas réagi immédiatement à ces déclarations, les autorités régionales de Dnipro ont signalé un mort à la suite d’un bombardement russe à Mejivska, une localité proche de la région de Donetsk. Cette offensive est perçue comme un coup dur pour Kiev, qui peine à contrer l’avancée russe.
Avant l’invasion de février 2022, la région de Dnipro comptait environ trois millions d’habitants, dont un million dans sa capitale régionale, Dnipro. Ce centre administratif et industriel est devenu un refuge pour de nombreux Ukrainiens fuyant les combats dans les régions orientales de Donetsk et Lougansk, en conflit depuis 2014. En novembre 2024, la Russie avait déjà frappé Dnipro avec son missile expérimental de portée intermédiaire, le Orechnik, affirmant avoir touché un site industriel militaire.
Échange de prisonniers prévu la semaine prochaine
L’annonce de cette offensive coïncide avec des tensions autour d’un échange de prisonniers entre Moscou et Kiev, initialement prévu ce week-end. Ce dernier aura finalement lieu « la semaine prochaine », selon Kyrylo Boudanov, chef du renseignement militaire ukrainien, qui a accusé Moscou de « jeu informationnel déloyal ». L’armée russe a déclaré être prête à restituer plus de 6 000 corps de soldats ukrainiens, affirmant avoir déjà transféré 1 212 dépouilles et s’apprêtant à en livrer d’autres à la frontière russo-ukrainienne, dans la région de Briansk.
Cet échange, s’il se concrétise, serait le seul résultat tangible des pourparlers directs tenus en début de semaine. L’offensive russe sur un territoire plus à l’ouest, qui a régulièrement été la cible de drones, de missiles et d’artillerie, mais qui avait jusqu’à présent été épargné par des combats directs, survient alors que des discussions, soutenues par les États-Unis, pour un cessez-le-feu sont dans l’impasse. Les deux camps s’accusent mutuellement de saboter ces négociations.
La situation dans la région de Dnipro reste donc tendue, et l’évolution des événements pourrait avoir des répercussions significatives sur le cours du conflit en Ukraine.
Thom Biakpa
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