Le vice-président américain et le Premier ministre indien ont passé en revue et évalué positivement les progrès réalisés dans divers domaines de coopération bilatérale / AFP
Le vice-président américain J.D. Vance achève ce mercredi 23 avril une visite de trois jours en Inde, marquée par des échanges diplomatiques significatifs. Ce séjour a permis aux États-Unis et à l’Inde, sous l’égide de l’administration Trump, de mettre en avant leur affinité idéologique et leur ambition commune de conclure un accord de libre-échange.
Accueilli avec des éléphants majestueux et des danseurs folkloriques, J.D. Vance a profité d’un dîner médiatisé et de visites de monuments emblématiques tels que le Taj Mahal. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a veillé à ce que le séjour du vice-président soit mémorable, tandis que Vance a salué la popularité croissante de Modi, exprimant sa confiance dans le potentiel de l’Inde au XXIe siècle.
Harsh Pant, expert à l’Observer Research Foundation, se montre optimiste quant aux perspectives commerciales. « Cet accord pourrait progresser par étapes. L’Inde pourrait réduire certaines de ses barrières pour obtenir des concessions équivalentes de la part des États-Unis. Des avancées sont également possibles sur la question de l’immigration. L’Inde a démontré sa compréhension du message de fermeté de Trump tout en exprimant son mécontentement concernant le traitement de ses citoyens », explique-t-il.
Cependant, la situation est bien différente de l’affrontement en cours avec la Chine. Jean-Joseph Boillot, spécialiste de la diplomatie indienne, souligne que le gouvernement indien est en réalité plus divisé qu’il n’y paraît face à Washington. « Il existe une contradiction entre les diplomates professionnels, qui réalisent qu’ils n’ont rien à attendre des États-Unis, et le parti nationaliste hindou, dont la posture idéologique est très proche de celle du mouvement fondamentaliste réactionnaire aux États-Unis », affirme-t-il.
L’opposition indienne exprime des inquiétudes quant aux concessions que le pays pourrait être amené à faire dans le cadre de cet accord de libre-échange, dont les discussions devraient se poursuivre rapidement. De plus, un rapport américain indiquant que près de la moitié des visas révoqués aux États-Unis concernent des citoyens indiens a également suscité des préoccupations durant la visite de J.D. Vance.
Cette visite souligne les enjeux complexes des relations indo-américaines, oscillant entre opportunités commerciales et tensions diplomatiques.
Thom Biakpa
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