Le dernier sommet des BRICS s’est tenu en août 2023 à Johannesburg en Afrique du sud. Les pays émergents ont à nouveau affiché leur ferme volonté de réduire leur dépendance vis-à-vis du dollar américain.
Une volonté a été à nouveau clairement affichée à ce rendez-vous des pays émergents : celle de se départir le plus possible du dollar américain ou billet vert pour les transactions financières. En d’autres termes, ils ambitionnent de faire basculer le monde dominé par le billet vert depuis l’après-guerre vers un monde financier multipolaire. Les BRICS ont de ce fait créé depuis 2015 leur propre banque. Dénommé la Nouvelle Banque de développement (NDB en anglais), cet établissement bancaire est basé à ce jour à Shanghai et est actuellement présidé par Dilma Rousseff, l’ancienne présidente du Brésil. Les BRIC entendent ainsi offrir une alternative aux institutions de Bretton Woods, que sont le FMI (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale, à la main des Occidentaux. « Nous espérons prêter de 8 milliards à 10 milliards de dollars, a-t-elle indiqué au Financial Times, la veille du sommet de Johannesburg. Notre but est que 30 % de nos prêts soient libellés en devises locales », a déclaré la présidente de NDB. Elle fait comprendre que « Les devises locales ne sont pas une alternative au dollar, (…) elles sont une alternative à un système (…) unipolaire (…) qui va être remplacé par un système plus multipolaire ». Ainsi les crédits accordés à l’Afrique du Sud le seront partiellement en rands, ceux à l’Inde en roupies. La Chine incite pour sa part à multiplier les prêts dans sa monnaie, le yuan, qu’elle ambitionne d’internationaliser. Aussi, La NDB se prévaut aussi de ne pas conditionner ses prêts à des réformes économiques, vouées à rétablir les finances publiques, souvent impopulaires, comme le fait le FMI.
Bien que ne figurant pas à l’ordre du jour, l’idée d’une monnaie est tout de même partagée par certains membres du club des pays émergents. Le président brésilien Lula l’a appuyée récemment, selon Capital Economics. Vladimir Poutine, le président de la Russie et son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov s’en sont également fait les avocats. Rien d’étonnant. En ces sens que la Russie est visée par des sanctions occidentales qui la coupent en partie des circuits financiers en dollars.
Jeremy Junior
Légende : Le ministre chinois du commerce, Wang Wentao, lors du sommet 2023 des BRICS, à Johannesburg
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