Crédit Photo : Le Figaro
Les ministres des Affaires étrangères de Russie et de Chine, Sergueï Lavrov et Wang Yi, ont annoncé leur intention de contrer l’influence des « forces extra-régionales » lors de leur rencontre en marge du sommet annuel de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) à Vientiane, au Laos. Cette rencontre s’est déroulée le 26 juillet, en présence des homologues des dix pays membres de l’ASEAN.
Les deux ministres ont exprimé leur volonté de collaborer pour « contrer les tentatives de forces extérieures d’interférer dans les affaires du Sud-Est asiatique », selon un communiqué publié par le ministère russe des Affaires étrangères. Ils ont également discuté de la mise en place d’« une nouvelle architecture de sécurité » en Eurasie, bien que les détails spécifiques n’aient pas été divulgués.
Wang Yi a souligné la volonté de la Chine de « travailler avec la Russie pour défendre l’architecture de coopération régionale centrée sur l’ASEAN, ouverte et inclusive », face aux « obstacles et perturbations externes ». Cette déclaration a été faite après leur rencontre, selon l’agence de presse Chine nouvelle. La Chine et la Russie, alliées stratégiques, ont réaffirmé leur soutien mutuel contre ce qu’elles considèrent comme des ingérences étrangères, notamment celles des États-Unis et de leurs alliés occidentaux.
Le président américain Joe Biden a fait des alliances en Asie une priorité de sa politique étrangère, visant à « promouvoir une région indo-pacifique libre, ouverte et prospère ». Cette stratégie est perçue comme une réponse aux ambitions économiques, territoriales et stratégiques de la Chine dans la région. Washington cherche ainsi à freiner l’influence croissante de la Chine en Asie-Pacifique, ancienne zone d’influence américaine.
Rencontres et Dialogues
Lors de son séjour à Vientiane, Wang Yi a également rencontré le secrétaire d’État américain Antony Blinken pour « échanger leurs points de vue sur des questions d’intérêt commun », a indiqué le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Cette rencontre intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine, notamment sur les questions de sécurité régionale et de commerce.
Le 26 juillet, Wang Yi a également eu des échanges avec les ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN, où il a salué le renforcement des liens économiques entre la Chine et la région. Cependant, les discussions ont été marquées par des divergences sur des sujets clés, notamment la crise en Birmanie et les tensions en mer de Chine méridionale, où les membres de l’ASEAN peinent à trouver un consensus.
Contexte et Perspectives
La Chine, considérée par les membres de l’OTAN comme un « facilitateur décisif » de la guerre menée par la Russie en Ukraine, continue de défendre ses intérêts en Asie du Sud-Est. Les récents développements montrent une intensification de la coopération sino-russe, tandis que les États-Unis intensifient leurs efforts pour renforcer leurs alliances dans la région.
La situation en mer de Chine méridionale reste particulièrement délicate, avec des revendications concurrentes qui alimentent les tensions entre les pays riverains. Les différends sur la gestion de cette zone stratégique continuent de poser des défis majeurs à la stabilité régionale.
Les discussions et les initiatives menées lors de ce sommet de l’ASEAN sont cruciales pour définir l’avenir de la coopération et de la sécurité en Asie du Sud-Est, dans un contexte de rivalités géopolitiques croissantes et de défis sécuritaires complexes.
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