Vladimir Poutine a averti le mercredi 5 novembre que la Russie pourrait envisager de reprendre les essais nucléaires si les États-Unis décidaient d’en relancer le programme, suivant ainsi la ligne des récentes déclarations de Donald Trump.
Le président russe a tenu ces propos lors d’une réunion de son conseil de sécurité, partiellement diffusée à la télévision d’État. « La Russie a toujours scrupuleusement respecté ses obligations au titre du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et nous n’avons aucune intention d’y déroger », a-t-il assuré. Toutefois, il a rappelé que Moscou se réservait le droit de réagir « de manière symétrique » si Washington rompait cet engagement.
Le chef du Kremlin a demandé à ses ministères des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi qu’aux services de renseignement, d’analyser la situation et de proposer d’éventuelles mesures de préparation « à des essais d’armes nucléaires », tout en insistant sur le caractère préventif de cette démarche.
Une réaction mesurée, mais ferme
Le Kremlin a rapidement tenu à nuancer la portée des propos du président. « Le président a demandé une étude de l’opportunité des essais nucléaires, et non de commencer à s’y préparer », a précisé le porte-parole Dmitri Peskov, évoquant la volonté de Moscou d’éviter toute escalade.
Interrogé sur les répercussions possibles sur les relations russo-américaines, M. Peskov a ajouté : « Nous espérons que non. Nous ne comprenons pas encore clairement ce que le président Trump voulait dire, et nous devons d’abord étudier la situation avant de formuler une position définitive. »
Moscou se défend de relancer la course aux armements
Le Kremlin insiste sur son attachement au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), signé en 1996 mais jamais entré pleinement en vigueur. « La position du président Poutine est absolument claire, elle ne tolère pas une double interprétation : nous restons engagés en faveur de l’interdiction des essais nucléaires. Nous ne ferons rien tant que l’autre partie ne le fera pas », a réaffirmé M. Peskov.
Avec cette déclaration, la Russie cherche à apparaître comme une puissance responsable, réactive mais non provocatrice, tout en se réservant la possibilité d’une riposte si les États-Unis venaient à franchir la ligne rouge de la reprise des essais nucléaires.
Thom Biakpa
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