L’économie russe, sous pression de la guerre en Ukraine, montre des signes de fébrilité / AFP
L’économie russe montre de nouveaux signes de fragilité. Mercredi 29 octobre, la chambre haute du Parlement a approuvé en dernière lecture un projet de loi visant à augmenter le budget de l’État pour 2025, déjà adopté fin septembre par la Douma. Cette révision budgétaire intervient dans un contexte de dégradation des indicateurs économiques, marquée par la baisse des revenus pétroliers et la dépréciation du rouble.
Selon les prévisions officielles, le déficit budgétaire devrait atteindre 2,6 % du PIB cette année, contre 1,7 % initialement prévu. Parallèlement, la dette publique est attendue à 17,6 % du PIB au début de 2026. Face à cette situation, les autorités russes ont choisi de financer l’accroissement du déficit par des emprunts internes, une solution qui traduit la difficulté croissante à accéder aux marchés internationaux, fermés en raison des sanctions occidentales.
Le projet de loi adopté ne se limite pas à des ajustements comptables. Il prévoit également une hausse des dépenses publiques dans plusieurs secteurs jugés prioritaires par le Kremlin : le soutien aux prêts hypothécaires à taux préférentiels, le renforcement de la défense et de la sécurité, ainsi que le développement du réseau routier. Le gouvernement promet par ailleurs de maintenir ses engagements sociaux malgré la pression budgétaire.
Ces mesures traduisent les efforts des autorités pour rassurer une population éprouvée par l’inflation et préserver la stabilité sociale dans un contexte économique tendu. Mais elles illustrent aussi la vulnérabilité croissante de l’économie russe. Deux ans après le début de la guerre en Ukraine, les sanctions occidentales pèsent de plus en plus lourd, limitant les marges de manœuvre budgétaires et fragilisant la croissance.
Les prévisions économiques ne prêtent d’ailleurs guère à l’optimisme : une récession comprise entre 1 % et 1,4 % est attendue en 2026. Moscou devra donc, dans les mois à venir, arbitrer entre le maintien de son effort de guerre, la stabilité sociale et la soutenabilité de ses finances publiques.
Thom Biakpa
 
                                                                                                                                                 
                                                                                                         
				             
				             
				             
				             
                             
                                         
				             
				             
				             
			         
			         
			         
			        
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