Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot/ AFP
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré ce mercredi 2 avril à Paris qu’une confrontation militaire avec l’Iran serait « presque inévitable » si les négociations concernant le programme nucléaire de Téhéran échouaient. Cette déclaration a été faite lors d’un conseil de défense consacré à l’Iran, présidé par le président Emmanuel Macron, dans un contexte de tensions croissantes.
Il y a quelques jours, l’ancien président américain Donald Trump avait menacé de recourir à des « bombardements » si aucun accord n’était trouvé sur le nucléaire iranien. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier 2025, Trump a relancé une politique de « pression maximale » sur l’Iran, en imposant de nouvelles sanctions. Bien que des échanges de lettres entre Washington et Téhéran semblent ouvrir la voie à des négociations, celles-ci n’ont pas encore abouti, suscitant une inquiétude grandissante.
Lors de son audition devant l’Assemblée nationale, Jean-Noël Barrot a exprimé ses craintes concernant une potentielle « confrontation militaire », soulignant les conséquences déstabilisatrices que cela pourrait engendrer pour l’ensemble de la région du Moyen-Orient.
Emmanuel Macron a également dirigé un conseil de défense sur l’Iran, abordant des enjeux stratégiques cruciaux. Barrot a réaffirmé la position de la France : « Dix ans après la conclusion de l’accord sur le nucléaire iranien, notre confiance et notre conviction demeurent intactes. L’Iran ne doit jamais se doter de l’arme nucléaire. Notre priorité est d’atteindre un accord qui contraigne de manière durable et vérifiable le programme nucléaire iranien. »
Appel à des négociations urgentes
Le ministre a reconnu que « la fenêtre d’opportunité est étroite », précisant qu’il ne reste que quelques mois avant l’expiration de l’accord de 2015. Le programme nucléaire iranien, ainsi que le soutien de Téhéran aux rebelles houthis au Yémen, qui perturbent la navigation en mer Rouge, demeurent au centre des préoccupations internationales.
Une source diplomatique française a insisté sur la nécessité de « négocier urgemment et fermement ». L’urgence est d’autant plus pressante que le compte à rebours est lancé : l’accord de 2015 arrive à échéance en octobre prochain, et des sanctions onusiennes contre l’Iran doivent être rétablies, plongeant ce dossier sensible dans une nouvelle période d’incertitude.
Les pays occidentaux, en particulier les États-Unis, soupçonnent l’Iran depuis des décennies de chercher à se doter de l’arme nucléaire. En réponse à ces menaces, l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, a promis une « riposte ferme » si l’Iran était attaqué en cas d’échec des négociations.
En 2015, l’Iran avait signé un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) ainsi que l’Allemagne, visant à encadrer ses activités nucléaires en échange d’un assouplissement des sanctions internationales. Cependant, en 2018, Donald Trump avait unilatéralement retiré les États-Unis de cet accord et rétabli les sanctions, compliquant davantage la situation.
Thom Biakpa
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