En Inde, les ressortissants pakistanais sont sommés de quitter le pays avant ce mardi 29 avril/ Reuters
En Inde, la tension entre New Delhi et Islamabad atteint un nouveau sommet, près d’une semaine après l’attentat tragique survenu à Pahalgam, dans le Cachemire indien, le 22 avril, qui a coûté la vie à 26 civils. En réponse à cet acte de violence, le gouvernement indien a ordonné le renvoi de la quasi-totalité des ressortissants pakistanais présents sur son sol. Plus de 500 d’entre eux auraient déjà quitté le pays, alors que le 29 avril marque le dernier jour accordé aux Pakistanais encore sur le territoire pour passer la frontière.
La majorité des expulsés empruntent le poste d’Attari, situé dans le Pendjab, célèbre pour ses parades militaires où les armées indienne et pakistanaise se font face. D’autres choisissent de quitter le pays par voie aérienne. Cependant, il est difficile d’évaluer combien de Pakistanais ont décidé de rester, malgré le risque d’encourir jusqu’à trois ans de prison.
Les relations entre l’Inde et le Pakistan, marquées par des conflits depuis leur partition sanglante en 1947, sont particulièrement tendues. Cette partition a entraîné le déplacement de près de 15 millions de personnes, provoquant des émeutes et des massacres qui ont fait un million de victimes. Aujourd’hui, la communauté pakistanaise en Inde est marginale, estimée à quelques centaines ou milliers de personnes, sans recensement national officiel.
Les médias rapportent des scènes émouvantes à la frontière, où des familles mixtes se retrouvent déchirées du jour au lendemain, à la suite des expulsions réciproques. En effet, le Pakistan a également commencé à expulser des Indiens en réponse à la décision de New Delhi.
Du côté indien, la classe politique et une grande partie de la société soutiennent fermement la décision du gouvernement ultranationaliste de Narendra Modi. Ce dernier a promis de traquer les auteurs de l’attaque et leurs complices « jusqu’au bout de la terre ».
Après ces expulsions, les relations entre les deux pays semblent irréconciliables. Les gouvernements se livrent à un jeu de sanctions et de menaces, tandis que des échanges de tirs d’armes légères se poursuivent le long de la « ligne de contrôle », la frontière qui divise le Cachemire. Cette situation souligne une fois de plus la fragilité de la paix dans cette région déjà instable.
Thom Biakpa
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