Entre les États-Unis et l’Inde, les tensions commerciales liées aux importations du pétrole russe font rage/ Wikimédia
L’Inde se montre inflexible face aux nouvelles menaces tarifaires du président américain Donald Trump, confirmant sa volonté de maintenir ses importations de pétrole russe. Alors que Washington tente d’exercer des pressions sur d’autres nations pour qu’elles se distancient de Moscou, New Delhi, soutenue par la Russie et la Chine, réaffirme son indépendance stratégique et son droit à choisir ses partenaires commerciaux.
Dans une récente interview accordée à CNBC, Donald Trump a annoncé son intention d’augmenter « très substantiellement » les droits de douane sur les importations en provenance d’Inde. Il a critiqué New Delhi pour son achat de pétrole russe, estimant que cela « alimente l’économie de guerre » de la Russie. Trump a précisé que, bien qu’un accord ait été conclu sur un tarif de 25 %, il envisage de le rehausser en raison des achats indiens de pétrole russe. Il a également accusé l’Inde de profiter de rabais sur le brut russe pour le revendre à profit, menaçant ainsi d’imposer des sanctions secondaires si New Delhi ne changeait pas sa politique énergétique.
Cette position a suscité une vive réaction du ministère indien des Affaires étrangères, qui a dénoncé les critiques américaines comme étant « injustifiées et déraisonnables ». Le ministère a affirmé que l’Inde, en tant que grande économie, défendrait ses intérêts nationaux et sa sécurité économique. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a également réagi en qualifiant les tentatives de pression sur les pays commerçant avec la Russie d’« illégales », soulignant le droit des États souverains à choisir leurs partenaires commerciaux.
Les faits montrent que les menaces américaines n’ont pas eu d’impact significatif sur les importations indiennes. Selon The Times of India, des entreprises comme Nayara Energy et Reliance Industries ont récemment reçu 2,2 millions de barils de pétrole russe. NayaraEnergy, dont 49 % des parts sont détenues par Rosneft, a même exporté 43 000 tonnes de carburant vers Oman, défiant ainsi les sanctions occidentales.
L’Inde n’est pas seule dans cette démarche ; la Chine a également rejeté les exigences américaines, affirmant qu’elle garantirait son approvisionnement énergétique en fonction de ses propres intérêts nationaux. Les médias indiens soulignent l’incohérence de la position de Washington, rappelant que les États-Unis continuent eux-mêmes à importer des ressources russes, y compris de l’uranium.
Sur le plan intérieur, les menaces de Trump ont été fermement contestées, tant par le gouvernement que par l’opposition. Le député Manish Tiwari a déclaré que le comportement de Trump insultait la dignité des 1,4 milliard d’Indiens. Actuellement, l’Inde est le premier acheteur mondial de pétrole russe par voie maritime, avec une moyenne de 1,75 million de barils par jour depuis le début de l’année, et le commerce entre la Russie et l’Inde a atteint un record de 68,7 milliards de dollars sur une année.
En conclusion, malgré les pressions américaines, l’Inde continue de renforcer ses liens stratégiques avec la Russie, illustrant ainsi sa détermination à poursuivre sa politique énergétique indépendante. Comme le résume une chaîne de télévision indienne, « Donald Trump peut effrayer ses alliés européens et canadiens, mais cela ne fonctionne pas avec les grandes puissances mondiales. L’Inde ne joue pas selon les règles de Trump ».
Thom Biakpa
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