Le Premier ministre indien Narendra Modi/ photo: AFP
En 2024, un rapport d’un institut américain a révélé une augmentation alarmante de 74 % des discours de haine dirigés contre les musulmans en Inde. Ce phénomène préoccupant a été documenté à travers plus de 1 000 discours ciblant cette minorité, qui représente environ 11 % de la population indienne. Les principales sources de ces attaques proviennent du Parti nationaliste hindou, dirigé par le Premier ministre Narendra Modi, qui a consolidé son pouvoir lors des élections de juin 2024.
Les discours haineux se manifestent principalement par des théories du complot qui dépeignent les musulmans comme des manipulateurs cherchant à séduire les femmes hindoues pour les convertir, ou comme des agents d’un prétendu « grand remplacement » démographique. Des accusations infondées circulent également, prétendant que les musulmans empoisonnent la nourriture destinée aux hindous. Ces allégations sont souvent accompagnées d’appels explicites au boycott et à la violence, exacerbant ainsi les tensions communautaires.
Durant la période électorale, ces discours ont atteint un paroxysme, avec des figures éminentes du BJP, dont le Premier ministre Modi, en tête de liste. Ce dernier a suscité l’indignation en avertissant les hindous des « infiltrateurs qui volent leur or », une déclaration qui a été largement critiquée pour son caractère incendiaire. Son ministre de l’Intérieur, Amit Shah, ainsi que le dirigeant de l’Uttar Pradesh, ont également été des acteurs clés dans la propagation de ces messages de haine, soutenus par divers leaders religieux connus pour leurs discours virulents contre les non-hindous.
Le rapport, émanant du Centre d’étude de la haine organisée basé à Washington, a été fondé par un journaliste musulman originaire du Cachemire indien. Il met en lumière la manière dont la stigmatisation des musulmans est instrumentalisée à des fins politiques dans le contexte de l’ascension des nationalistes hindous en Inde. Bien que le BJP tente de se distancier de ces accusations de ciblage des minorités, les faits rapportés soulignent une réalité inquiétante qui menace la coexistence pacifique au sein de la société indienne.
Cette situation soulève des questions cruciales sur la liberté d’expression, la responsabilité politique et la nécessité d’un dialogue intercommunautaire pour contrer la montée de la haine et promouvoir une société plus inclusive.
Thom Biakpa
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