Une rencontre entre Poutine et Zelensky pourrait avoir lieu en Turquie /AFP
Le 28 mai, la Russie a annoncé sa volonté d’organiser une deuxième session de pourparlers directs avec l’Ukraine à Istanbul, prévue pour le 2 juin. Cette rencontre vise à transmettre un « mémorandum » qui exposerait les conditions russes pour parvenir à un accord de paix durable.
Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a déclaré dans un communiqué : « Notre délégation, dirigée par Vladimir Medinski, est prête à présenter ce mémorandum à la délégation ukrainienne et à fournir les explications nécessaires lors de ce deuxième cycle de négociations. »
De son côté, l’Ukraine a exprimé sa disposition à engager des discussions plus directes, mais a insisté sur la nécessité de recevoir au préalable les conditions russes pour que ces pourparlers soient fructueux. Le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov, a affirmé : « Nous ne sommes pas opposés à de nouvelles réunions avec les Russes et attendons leur mémorandum. La partie russe a encore au moins quatre jours avant son départ pour Istanbul pour nous fournir son document à examiner. »
Appel à des négociations de bonne foi
Lors d’un échange téléphonique, Sergueï Lavrov a informé son homologue américain, Marco Rubio, des intentions de la Russie concernant les discussions en Turquie. Rubio a, quant à lui, appelé Moscou à s’engager dans des négociations « de bonne foi » avec l’Ukraine, réitérant l’appel de Donald Trump à un dialogue constructif, seul moyen de mettre fin à ce conflit.
Vladimir Medinski avait déjà conduit la délégation russe lors des pourparlers du 16 mai à Istanbul, qui étaient les premières discussions directes entre Kiev et Moscou depuis le début de l’invasion à grande échelle en 2022. Bien que ces échanges n’aient pas abouti à des avancées significatives, les deux parties avaient convenu d’un échange de prisonniers sans précédent, d’un millier de personnes de chaque côté, qui s’est achevé le week-end dernier.
Sergueï Lavrov a remercié les « partenaires turcs » et a exprimé l’espoir que tous ceux qui souhaitent réellement voir le processus de paix réussir soutiennent l’organisation de ce nouveau cycle de négociations. Il a également assuré que la Russie travaillait activement sur le mémorandum qu’elle transmettrait prochainement à Kiev.
Cependant, les positions des deux camps semblent encore très éloignées. La Russie exige que l’Ukraine renonce définitivement à son adhésion à l’OTAN et cède les cinq régions qu’elle revendique, des conditions jugées inacceptables par Kiev.
Des tensions persistantes et des accusations mutuelles
Mercredi, Moscou a rejeté la proposition du président ukrainien Volodymyr Zelenskyd’organiser un sommet trilatéral avec Vladimir Poutine et Donald Trump, affirmant qu’une telle rencontre ne pourrait être envisagée qu’après des accords concrets entre les délégations russe et ukrainienne. Peskov, le porte-parole du Kremlin, a précisé que Poutine avait déjà ignoré une invitation de Zelensky à se rencontrer en Turquie à la mi-mai.
En visite à Berlin pour discuter avec le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, Zelensky a accusé la Russie d’entraver les pourparlers de paix en cherchant des excuses pour prolonger le conflit. Merz a annoncé que l’Allemagne aiderait l’Ukraine à produire des missiles de longue portée, tant sur son sol qu’en Allemagne.
La question des missiles de longue portée reste délicate, les Ukrainiens souhaitant utiliser ces armes pour frapper des cibles militaires en profondeur en Russie, tandis que leurs alliés craignent une escalade du conflit.
Zelensky a également exhorté l’OTAN à inviter l’Ukraine à son prochain sommet, arguant que son absence constituerait une « victoire pour Poutine ».
Une escalade des hostilités
Mardi, Zelensky a appelé Washington à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie, notamment dans les secteurs énergétique et bancaire. Donald Trump, qui cherche à jouer un rôle de médiateur depuis plusieurs mois, a critiqué les deux dirigeants pour leur incapacité à parvenir à un accord. Il a même qualifié Poutine de « complètement fou » après les bombardements massifs en Ukraine.
La Russie, qui contrôle environ 20 % du territoire ukrainien, a subi une des plus importantes attaques aériennes depuis le début de la guerre, impliquant près de 300 drones ukrainiens. Ce raid a visé Moscou et perturbé le trafic aérien dans plusieurs aéroports, sans causer de dégâts majeurs.
Les autorités russes ont également rapporté qu’un hélicoptère de Poutine avait été ciblé par des drones ukrainiens lors d’une visite dans la région de Koursk le 20 mai. Pendant ce temps, l’Ukraine a subi des frappes aériennes russes massives, faisant des victimes civiles, dont trois enfants d’une même famille, lors de bombardements récents.
Lundi, l’armée de l’air ukrainienne a signalé un record de 355 drones utilisés dans des attaques, soulignant l’intensification des hostilités dans le conflit qui perdure.
Thom Biakpa
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