Les tensions diplomatiques autour de la guerre en Ukraine montent d’un cran. Alors que Washington tente d’imposer un nouveau plan de paix, Moscou n’a pas hésité à ridiculiser les efforts européens pour peser dans les négociations. Une sortie qui illustre la complexité du rapport de forces entre l’Union européenne, les États-Unis et la Russie.
L’Europe mise à l’écart selon Moscou
Pour le Kremlin, la place de l’Europe dans les discussions de paix serait insignifiante. Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, a en effet fustigé les initiatives de l’UE visant à s’insérer dans le processus de négociation entre Kiev et Moscou. À la télévision russe, il a qualifié ces efforts d’« inutiles », estimant que les Européens n’avaient tout simplement pas leur mot à dire dans ces discussions, malgré l’évidence géographique : l’Ukraine appartient bel et bien au continent européen.
Cette déclaration, teintée d’ironie et de mépris, alimente le discours russe selon lequel seules certaines puissances auraient la légitimité d’influencer l’avenir du conflit.
Une pique envoyée à Bruxelles après l’appel de von der Leyen
Les propos d’Ouchakov interviennent quelques heures seulement après une prise de position forte d’Ursula von der Leyen. La présidente de la Commission européenne a appelé les États membres à maintenir « une pression maximale » sur Moscou tant qu’aucun accord de paix n’aura été conclu.
Pourtant, du point de vue russe, la situation est claire : les véritables discussions se jouent ailleurs.
Washington au centre du jeu diplomatique
Les États-Unis semblent désormais occuper une place centrale dans les négociations. L’administration américaine a transmis un plan de paix en 28 points, qui pourrait être accepté par l’Ukraine après d’éventuelles renégociations. Parallèlement, Steve Witkoff, l’émissaire spécial désigné par Donald Trump pour travailler sur ce dossier, est attendu prochainement à Moscou.
Cette dynamique renforce l’idée que Washington est devenu l’interlocuteur privilégié du Kremlin, reléguant de fait l’Union européenne au second plan.
L’UE, un acteur pourtant incontournable pour Kiev
Malgré cette mise à l’écart, il serait hasardeux d’en conclure que Bruxelles a perdu tout poids diplomatique. L’Union européenne conserve un levier majeur : les centaines de milliards d’euros d’avoirs russes gelés depuis le début de l’invasion. Elle demeure aussi un soutien politique, militaire et financier essentiel pour Kiev.
Emmanuel Macron l’a rappelé récemment : dans ces « moments décisifs », les Européens ne doivent surtout pas faire preuve de faiblesse. Une manière d’assurer que l’UE compte toujours faire entendre sa voix, même si Moscou affecte de l’ignorer.
Thom Biakpa
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