Home Société Guerre du nucléaire : L’Iran refuse toute forme de négociation directe avec Washington et renforce ses liens avec Moscou
Société

Guerre du nucléaire : L’Iran refuse toute forme de négociation directe avec Washington et renforce ses liens avec Moscou

Guerre du nucléaire : L'Iran refuse toute forme de négociation directe avec Washington et renforce ses liens avec Moscou

Le gouvernement iranien refuse toute négociation avec les USA sur son programme nucléaire/ Photo: Shutterstock



Lors de la visite à Téhéran du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le 25 février, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a clairement rejeté toute forme de « négociation directe » avec les États-Unis. Cette déclaration intervient dans un contexte de « pression maximale » exercée par le président américain Donald Trump sur le programme nucléaire iranien. Bien que Trump, depuis son retour au pouvoir en janvier, ait exprimé sa volonté d’engager des discussions avec l’Iran pour encadrer son programme nucléaire, il a également intensifié les sanctions contre Téhéran.


Sous la présidence de Trump, qui a duré de 2017 à 2021, une politique de « pression maximale » a été mise en œuvre, visant à affaiblir l’économie iranienne et à isoler le pays sur la scène internationale. L’atmosphère tendue qui règne actuellement n’a pas changé depuis son retour à la Maison Blanche, et la réponse de Téhéran est sans équivoque. « Nous ne négocierons pas sous la pression, la menace ou les sanctions », a affirmé Abbas Araghchi, en réaction à l’annonce d’une nouvelle série de sanctions américaines ciblant spécifiquement les ventes de pétrole iraniennes. Il a ajouté qu’aucune négociation directe sur la question nucléaire ne serait envisageable tant que cette pression demeurerait.

Le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien en 2018, qui avait été signé trois ans plus tôt pour offrir à l’Iran un allègement des sanctions en échange d’une limitation de ses ambitions nucléaires, a exacerbé les tensions. La Russie, qui fait partie de cet accord aux côtés de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de la Chine, a vu l’Iran revenir sur ses engagements et intensifier son programme nucléaire en représailles.


L’Iran insiste sur le fait que son programme nucléaire est exclusivement destiné à des fins civiles, notamment pour la production d’énergie, et dément toute intention de se doter de l’arme nucléaire.

Un rapprochement stratégique avec la Russie

Cette position ferme de l’Iran coïncide avec la visite de Sergueï Lavrov à Téhéran, où il a discuté avec Abbas Araghchi des enjeux régionaux, notamment la situation au Proche-Orient. L’Iran et la Russie ont été des alliés clés du président syrien Bachar el-Assad, qui a récemment été confronté à une coalition menée par le groupe islamiste sunnite radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda. « Sur la Syrie, nos positions sont très proches. Nous souhaitons préserver la paix, la sécurité, l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale », a déclaré Abbas Araghchi. De son côté, Sergueï Lavrov a affirmé que les deux pays feraient tout leur possible pour apaiser la situation et éviter qu’elle ne devienne une menace pour le peuple syrien et les nations voisines.

Une coopération renforcée sous sanctions

Soumis à des sanctions internationales sévères, tant l’Iran que la Russie ont intensifié leur rapprochement ces dernières années, en particulier depuis le début de la guerre en Ukraine. Historiquement, ces deux pays ont entretenu des relations complexes, marquées par des conflits militaires, mais ils multiplient désormais les initiatives de coopération dans divers domaines, notamment la finance, le commerce des biens de consommation et l’énergie.

« En ce qui concerne nos relations bilatérales, notre coopération économique progresse rapidement », a souligné Abbas Araghchi. En janvier, le président iranien Massoud Pezeshkian a signé un accord de partenariat stratégique avec son homologue russe Vladimir Poutine, renforçant ainsi la coopération militaire entre Moscou et Téhéran.

Ce rapprochement stratégique entre l’Iran et la Russie pourrait avoir des implications significatives pour la dynamique géopolitique dans la région, alors que les deux pays cherchent à contrer l’influence occidentale et à renforcer leur position sur la scène internationale.

Thom Biakpa

Leave a comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Related Articles