Une épaisse fumée noire continue de s’élever au-dessus des conteneurs empilés au port Shahid Rajaï/ AFP
Les pompiers iraniens luttent toujours ce lundi 28 avril contre un incendie dévastateur qui ravage le port Shahid Rajaï, le plus grand port d’Iran, pour le troisième jour consécutif. L’explosion survenue samedi a causé la mort d’au moins 46 personnes et a blessé plus d’un millier d’autres.
Des images diffusées par la télévision d’État iranienne montrent une épaisse fumée noire s’élevant au-dessus des conteneurs empilés dans le port. Une fois le feu maîtrisé, les autorités ont annoncé qu’elles entameraient une phase de nettoyage du site et d’évaluation des dégâts.
La déflagration, entendue à des dizaines de kilomètres à la ronde, s’est produite samedi vers midi (8 h 30 TU) sur un quai du port, qui est crucial pour l’économie iranienne, car il gère 85 % des marchandises du pays. Situé près de la ville côtière de Bandar Abbas, au sud de l’Iran, ce port stratégique se trouve sur le détroit d’Ormuz, par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.
Enquête ordonnée par Ali Khamenei
La cause de l’explosion n’a pas encore été déterminée, mais les douanes du port ont suggéré qu’elle pourrait être liée à un incendie dans un dépôt de stockage de matières dangereuses et chimiques. En réponse à cette tragédie, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a ordonné l’ouverture d’une enquête pour déterminer si l’incident était dû à une « négligence » ou s’il était « intentionnel ».
Le président Massoud Pezeshkian a visité les hôpitaux de Bandar Abbas pour rencontrer les blessés, tandis que le ministère de la Santé a conseillé aux 650 000 habitants de la ville de rester chez eux « jusqu’à nouvel ordre ». Un appel a également été lancé pour des dons de sang en faveur des victimes.
Des allégations de fausses déclarations
Des médias ont rapporté que des produits dangereux auraient été entreposés dans cette zone du port avec de fausses déclarations sur leur nature, les présentant comme non dangereux. Selon les règles portuaires, ces produits doivent être stockés dans une zone spéciale. Cependant, aucune information n’a été fournie sur la société ayant commandé ces produits.
Le porte-parole du ministère de la Défense iranien a démenti les allégations de certains médias étrangers, qui affirmaient que des produits chimiques destinés à la fabrication de combustible pour missiles balistiques étaient à l’origine de l’explosion.
Pour aider à éteindre l’incendie, la Russie a envoyé trois avions bombardiers d’eau à la demande de l’Iran, arrivés à Bandar Abbas pour soutenir les efforts des secouristes.
Cette tragédie met en lumière les défis de sécurité et de gestion des matières dangereuses dans un port aussi vital pour l’économie iranienne, alors que le pays fait face à des tensions internes et externes croissantes.
Thom Biakpa
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