Xi Jinping et Lula unissent leurs forces pour faire face aux défis commerciaux / Reuters
Dans un contexte de tensions commerciales croissantes avec Washington, le président chinois Xi Jinping et son homologue brésilien Luiz Inácio Lula da Silva ont affiché une forte unité lors d’un entretien téléphonique d’une heure, le 11 août dernier. Cette discussion stratégique intervient alors que le Brésil fait face à une hausse soudaine des droits de douane imposés par les États-Unis, notamment une taxe de 50 % sur un large éventail de produits brésiliens, menaçant ainsi des milliards de dollars d’échanges annuels.
Contrairement à la situation difficile du Brésil, Pékin bénéficie d’une suspension temporaire de tarifs similaires, ce qui a incité Lula à souligner l’importance de la Chine en tant que premier partenaire commercial du Brésil et à démontrer un front uni contre le protectionnisme américain.
Des relations au sommet
Selon les déclarations de Pékin, les relations sino-brésiliennes sont « au plus haut » et devraient servir d’exemple de solidarité et d’autonomie pour le Sud global. Xi Jinping a appelé à « s’unir contre l’unilatéralisme et le protectionnisme », en visant implicitement les États-Unis. Lula a également mis en avant le rôle crucial de la Chine pour le succès de la prochaine COP30, recevant l’assurance de la venue d’une délégation de haut niveau à Belém pour cet événement.
Au cours de leur conversation, les deux dirigeants ont abordé divers sujets, dont la guerre en Ukraine, le rôle du G20 et des Brics dans la défense du multilatéralisme, ainsi que la préparation du sommet climatique COP30 que le Brésil accueillera en novembre. Ils ont également convenu de renforcer la coopération dans des domaines essentiels tels que la santé, l’énergie, l’économie numérique et la technologie satellitaire.
Échanges commerciaux vitaux
Le Brésil exporte principalement vers la Chine des produits comme le soja, le minerai de fer et le pétrole, des flux vitaux pour son économie. La stabilité de ces échanges est d’autant plus cruciale dans un contexte où les sanctions américaines pourraient réduire les débouchés du Brésil sur certains marchés. Pékin a déjà exprimé son opposition aux « ingérences injustifiées » dans les affaires brésiliennes et a manifesté son intérêt pour de nouvelles coopérations, notamment dans le secteur aéronautique, un domaine stratégique pour le constructeur brésilien Embraer.
Un contrepoids à l’influence américaine
Ces dernières années, la Chine a intensifié ses efforts pour renforcer ses liens avec l’Amérique latine, cherchant à contrebalancer l’influence historique des États-Unis. Elle a ainsi dépassé Washington pour devenir le premier partenaire commercial du Brésil, et deux tiers des pays de la région ont intégré son initiative d’infrastructures des Nouvelles Routes de la soie.
En cultivant un réseau d’alliances économiques et politiques dans le Sud global, la Chine considère le Brésil comme un pivot, notamment au sein des Brics et sur les grands enjeux climatiques comme la COP30. Cette dynamique met en lumière une volonté croissante des nations émergentes de s’unir face aux défis globaux et de promouvoir un ordre mondial multipolaire.
Thom Biakpa
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