la carte de l’Egypte
Depuis le 1er janvier 2024, les pays émergents réunis au sein des BRICS, ont enregistré l’entrée de cinq nouveaux pays, à savoir l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Au nombre de ceux-ci figurent deux pays de l’Afrique, notamment l’Egypte et l’Ethiopie. Qu’est ce qui a bien pu donner à l’Egypte de rejoindre le club des pays émergents ?
Il a un atout du fait de sa population. Avec 105 millions d’habitants, ce pays d’Afrique du nord est le 3e plus peuplé du continent. Aussi, avec une croissance démographique de 1.94% par an en moyenne, l’Égypte est un pays jeune dont 60 % de sa population est âgée de moins de 30 ans. Ce qui en fait un pays de forte consommation, principalement au niveau des nouvelles technologies, des services et des voyages. Sa population se concentre en grande majorité autour du Nil, qui a été de tout temps un atout majeur pour le pays, d’un point de vue économique, social ou agricole. Du point de vue économique, le PIB du pays en 2022 a augmenté de 6.6 % pour une croissance de 3.9% de 2016 à 2021. La croissance s’est maintenue jusqu’à la première moitié de 2020 grâce aux investissements et l’amélioration des exportations. Cette relance économique qui succède aux perturbations liées à la crise sanitaire va de pair avec la reprise du tourisme en 2022, secteur clé de l’économie égyptienne. Le tourisme, faut-il le mentionner, est l’un des atouts de l’économie égyptienne. L’industrie du tourisme a connu un bond en début d’année 2023 avec un retour des voyageurs après la pandémie. Si les tendances restent en l’état, le secteur du tourisme estime que l’Égypte devrait attirer 30 millions de visiteurs d’ici 2028.
Au-delà de ce qui précède, l’Egypte est le quatrième pays à adhérer à la Nouvelle banque de développement (NBD) des BRICS en décembre 2021. Le 23 janvier 2023, le Conseil des députés a approuvé le décret 628 du président de la République relatif à l’accord d’adhésion de l’Egypte à la NBD des BRICS, créée par cinq pays à savoir la Russie, la Chine, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud. Il convient d’indiquer que La direction de la banque a fixé le montant de la contribution de l’Egypte à 1,196 milliard de dollars. 20 % de cette somme, soit 239,2 millions de dollars, seront payés sur une durée de 7 ans. Cette contribution est la plus élevée d’un pays non fondateur de la banque. Elle donne ainsi à l’Egypte 2,1 % des droits de vote au sein de la NBD des BRICS.
En outre, avant son adhésion officielle, l’Egypte maintenait de très bonnes relations commerciales avec le groupe des BRICS. Le Caire exportait aux pays membres des BRICS du cuir, des meubles, des produits agricoles, notamment le coton brut, et des engrais azotés. Le volume des échanges commerciaux entre l’Egypte et les pays membres du groupe s’élevait à environ 20 milliards de dollars en 2016 (la Chine à elle seule représente 11 milliards de dollars). Le volume des échanges bilatéraux s’élevait en 2020 à 46 milliards de dollars. Mais les relations entre les deux parties ne se limitent pas au commerce. Les investissements des pays membres des BRICS ont commencé à affluer ces dernières années, portant à 2 318 le nombre d’entreprises établies par ces pays en Egypte (soit des investissements de 2 milliards de dollars) et ce, dans plusieurs secteurs vitaux de l’économie. Il s’agit de l’industrie, des services, des constructions, des télécommunications et de la technologie.
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