Des personnes déjeunent dans un restaurant à Sao Paulo au Brésil / AFP
Le Brésil est en état d’alerte après la découverte d’alcool frelaté dans plusieurs bars, principalement dans l’État de São Paulo. Depuis une semaine, plus de 120 cas d’intoxication suspecte au méthanol ont été recensés, dont onze confirmés par analyses en laboratoire. Ce composé hautement toxique, utilisé illégalement pour couper les boissons alcoolisées, peut entraîner de graves conséquences pour la santé, allant de la perte de vision à la mort.
Face à cette situation alarmante, plusieurs établissements ont été fermés par la police. Les autorités sanitaires redoutent une propagation à grande échelle, certains évoquant même une « nouvelle pandémie ». Le ministre de la Santé, Alexandre Padilha, a appelé à la prudence : « Pour le moment, évitez de consommer des boissons spiritueuses. Surtout celles conservées dans des bouteilles à bouchons à vis. Aucun cas n’a été identifié dans les canettes. »
Un danger invisible
L’un des aspects les plus préoccupants de cette crise est la difficulté à détecter le méthanol. Le célèbre médecin brésilien Drauzio Varella a expliqué que ce produit toxique est impossible à identifier à l’œil nu : « Son odeur est la même que celle de l’alcool. Il n’a pas de couleur, aucun signe distinctif. Malheureusement, on ne s’en rend compte qu’aux premiers symptômes. »
Parmi ces symptômes : une sensation de gueule de bois intense, des douleurs abdominales, des troubles de la vision… Les services d’urgence ont été renforcés, et les hôpitaux sont prêts à accueillir toute personne présentant des signes d’intoxication. En réponse, le ministère de la Santé a annoncé la distribution de traitements : 12 000 ampoules d’éthanol médical et 2 500 doses de fomépizole, un antidote spécifique.
Conséquences économiques et désinformation
Le scandale a provoqué une chute brutale des ventes de vodka, en baisse de 40 % en une semaine. Parallèlement, les autorités luttent contre la désinformation qui se répand sur les réseaux sociaux. Des rumeurs non vérifiées et des théories du complot compliquent davantage la gestion de la crise.
Pour l’instant, les origines exactes de la contamination restent inconnues. Une enquête de la police fédérale est en cours pour identifier les circuits de distribution responsables et démanteler les réseaux impliqués.
Recommandation officielle : En cas de doute après la consommation d’alcool, les citoyens sont invités à consulter immédiatement un service médical. La vigilance reste de mise dans tout le pays.
Thom Biakpa
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