Depuis le 3 octobre 2023, la plateforme d’information indépendante NewsClick est la cible d’une vaste opération policière en Inde.
Les autorités accusent ce média de recevoir des fonds chinois pour financer des activités terroristes, promouvoir l’hostilité entre différents groupes et s’associer à des malfaiteurs.
Cette répression soulève de vives inquiétudes quant à la liberté de la presse dans le pays.
Personne n’a été épargné lors des descentes menées par la police de Delhi.
Des journalistes, des employés, des contributeurs indépendants, tous ont été visés lors de ces perquisitions.
Cette situation n’est pas nouvelle pour NewsClick, qui était déjà dans le collimateur des agences gouvernementales depuis un moment.
En février 2021, la rédaction et le domicile de son rédacteur en chef avaient été perquisitionnés.
Les autorités indiennes utilisent de plus en plus la loi sur le financement étranger pour cibler les publications et les ONG critiques du gouvernement nationaliste hindou dirigé par Narendra Modi.
Les accusations portées à l’encontre de NewsClick, concernant des financements étrangers et des points de vue pro-gouvernementaux chinois, ont été vigoureusement démenties par le site.
Le contexte politique tendu en Inde, marqué par des épisodes antimusulmans et des accusations à l’encontre du Premier ministre Narendra Modi, rend cette répression particulièrement inquiétante.
La loi antiterroriste indienne rend quasiment impossible l’obtention d’une libération sous caution, mettant ainsi en péril la liberté d’expression.
Selon Aakar Patel, président du conseil exécutif d’Amnesty International Inde, « le journalisme n’est pas un crime ». Il appelle les autorités à libérer immédiatement les personnes détenues pour des accusations fallacieuses ou motivées par des considérations politiques.
Amnesty International dénonce également ces actions comme une attaque contre la liberté de la presse et demande aux autorités indiennes de respecter, protéger et promouvoir les droits fondamentaux, dont la liberté d’expression et d’association.
Par ailleurs, il est crucial que les médias indépendants puissent exercer leur travail sans subir de représailles.
En l’absence d’une loi solide sur la protection des données en Inde, la saisie des appareils électroniques des journalistes de NewsClick suscite des inquiétudes quant à la préservation de la vie privée et à la liberté individuelle.
Cette situation met en lumière la nécessité urgente de garantir le respect des droits humains et de la liberté de la presse en Inde.
Leave a comment