Donald Trump vient de doucher les espoirs de la mise en œuvre d’un important projet sur la transition énergétique en Afrique du Sud / AP
Les États-Unis ont décidé de se retirer d’un partenariat de transition énergétique avec l’Afrique du Sud, marquant un tournant significatif dans les efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique. Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a initié le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, et cette décision récente s’inscrit dans cette lignée. Washington a également décidé de suspendre son financement pour les initiatives de transition énergétique en Indonésie et en Afrique du Sud, ce dernier pays étant particulièrement dépendant du charbon pour près de 80 % de sa production d’électricité.
Le partenariat pour une transition énergétique juste (JETP), établi lors de la COP26 en 2021, avait pour objectif de servir de modèle de coopération entre les pays développés et ceux en développement, afin de faciliter le passage à des modèles énergétiques plus durables. L’Afrique du Sud a été la première nation à signer cet accord, qui prévoyait un soutien financier de la part des États-Unis, incluant un milliard de dollars en prêts non concessionnels et 56 millions de dollars en subventions. Malgré ce retrait américain, plus de 12 milliards de dollars restent engagés par d’autres nations partenaires, telles que la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, ce qui laisse penser que l’accord peut perdurer.
Pour mettre en œuvre son programme de transition énergétique, l’Afrique du Sud estime avoir besoin de plus de 80 milliards de dollars d’ici 2027. Le pays, qui figure parmi les douze plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au monde, dépend fortement du charbon, un secteur qui soutient environ 90 000 emplois. Le ministre sud-africain de l’Énergie a affirmé en février 2025 que l’engagement de son pays envers une transition énergétique juste ne dépendait pas des contributions d’autres puissances, soulignant ainsi la détermination de Pretoria à avancer malgré les défis.
Par ailleurs, le Sénégal a également signé un partenariat similaire, bien qu’il n’ait pas bénéficié de l’apport des États-Unis. En dépit des tensions entre Donald Trump et Pretoria, les investissements privés américains continuent d’affluer, comme en témoigne l’annonce de Microsoft, qui prévoit d’investir près de 300 millions de dollars en Afrique du Sud pour développer l’intelligence artificielle et les centres de données. Cette dynamique montre que, même face à des décisions politiques, les opportunités économiques peuvent perdurer et se développer.
Thom Biakpa
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