A Johannesburg, le conflit entre les taxis traditionnels et les VTC s’envenime/ Capture Facebook
La rivalité entre les opérateurs de taxis et les services de VTC (Véhicules de Transport avec Chauffeur) en Afrique du Sud prend des proportions inquiétantes. Dans la province du Gauteng, qui comprend les grandes villes de Johannesburg et Pretoria, 59 meurtres liés aux conflits entre ces deux secteurs ont été recensés au cours du premier trimestre de l’année. Le mois d’août a été marqué par un épisode tragique : un chauffeur Uber a été abattu à Soweto, un incident qui a suscité une vive émotion à travers le pays.
Le drame s’est produit lorsque ce jeune chauffeur de 27 ans s’est arrêté devant un centre commercial dans une zone dominée par des groupes de taxis. Après avoir été ciblé, il a été tué, et son véhicule a été incendié. Cet acte de violence remet en lumière les tensions croissantes qui règnent dans le secteur du transport en Afrique du Sud.
Bien que l’enquête soit toujours en cours, la police privilégie l’hypothèse d’intimidations orchestrées par des opérateurs de taxis. Ces minibus, souvent blancs et jaunes, sont omniprésents sur les routes sud-africaines, mais ils sont parfois infiltrés par des réseaux criminels organisés. Les conflits meurtriers entre syndicats rivaux, qui se disputent les itinéraires les plus lucratifs, se sont intensifiés, et ces syndicats déclarent la guerre aux VTC.
De nombreux chauffeurs de VTC rapportent qu’ils doivent payer des frais aux syndicats de taxis pour avoir accès à certaines zones, exacerbant ainsi les tensions. Dans ce contexte, la principale organisation de taxis, Santaco, a reconnu sa part de responsabilité dans la montée de la criminalité, admettant que sa passivité a permis à ces comportements violents de s’enraciner.
Pour faire face à cette crise, une nouvelle unité spéciale de la police a été créée, spécifiquement dédiée à la régulation du secteur des taxis. Parallèlement, le ministère des Transports envisage de mettre en œuvre une série de réglementations destinées à apaiser les tensions et à restaurer l’ordre dans ce domaine crucial du transport public.
Alors que les violences continuent d’augmenter, la nécessité d’une action concertée et d’un dialogue entre les différents acteurs du secteur devient de plus en plus pressante. L’Afrique du Sud est confrontée à un défi majeur pour assurer la sécurité de ses citoyens tout en rétablissant la confiance entre les différents modes de transport.
Thom Biakpa
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