Google a accepté de verser plus de 40 millions de dollars aux médias sud-africains, suite à une enquête menée par la Commission de la concurrence du pays. Cette décision fait suite à des accusations selon lesquelles le géant de la technologie favorisait les contenus internationaux au détriment des sources médiatiques locales, exacerbant ainsi les difficultés rencontrées par ces dernières à l’ère numérique.
L’autorité de la concurrence d’Afrique du Sud a annoncé ce jeudi 13 novembre que l’accord prévoyait un montant unique de 688 millions de rands (environ 40,4 millions de dollars ou 34,8 millions d’euros). Ce financement fait suite à une enquête de 16 mois qui a mis en évidence les biais algorithmiques dans les résultats de recherche de Google, favorisant ainsi les actualités internationales par rapport aux médias locaux.
Au cours de cette enquête, la Commission avait initialement recommandé à Google de verser jusqu’à 27 millions de dollars par an pendant cinq ans. Cependant, l’accord final prévoit un versement unique, accompagné d’engagements supplémentaires. Google s’est engagé à introduire de nouveaux outils permettant aux utilisateurs de privilégier les sources d’information locales, à fournir une assistance technique pour améliorer la performance des sites web, et à partager des données d’audience enrichies.
De plus, la filiale YouTube de Google a également convenu de soutenir la monétisation des contenus locaux, permettant ainsi aux médias de générer des revenus directs grâce à leurs publications. Les deux entités ont promis de travailler à l’élimination des biais algorithmiques qui favorisent les médias étrangers, renforçant ainsi leur engagement envers le paysage médiatique sud-africain.
Des initiatives similaires à l’échelle mondiale
Ce n’est pas un cas isolé, car Google a conclu des accords de financement similaires dans d’autres pays, notamment à Taïwan, au Canada, en Australie et aux États-Unis, en réponse à une pression croissante des gouvernements pour une meilleure régulation des géants du numérique.
En parallèle, la plateforme chinoise TikTok a accepté de fournir des outils permettant aux médias d’insérer des liens dans leurs vidéos pour faciliter la monétisation de contenus externes. En revanche, la plateforme X, propriété d’Elon Musk, n’a pas réussi à établir un accord en Afrique du Sud et a été contrainte de rendre ses programmes de monétisation accessibles aux éditeurs locaux tout en organisant des ateliers de formation.
Une nouvelle enquête de l’Union européenne
Alors que Google s’efforce de renforcer sa position vis-à-vis des médias locaux en Afrique du Sud, l’Union européenne a annoncé le lancement d’une nouvelle enquête visant le géant du numérique. Cette enquête vise à déterminer si Google pénalise certains sites d’information dans les résultats de recherche, un sujet que le groupe américain conteste fermement.
Cette initiative de l’UE s’inscrit dans le cadre de sa législation sur les marchés numériques, témoignant de sa volonté de réguler les grandes entreprises technologiques, y compris les acteurs américains. Cela survient malgré les critiques du président américain Donald Trump, qui avait dénoncé une amende antérieure infligée à Google par l’UE, d’un montant de 2,95 milliards d’euros.
Dans l’ensemble, l’engagement de Google à soutenir les médias sud-africains tout en faisant face à des enquêtes réglementaires souligne la complexité des relations entre les géants de la tech et les acteurs médiatiques locaux dans un paysage numérique en constante évolution.
Thom Biakpa
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