Les relations sino-américaines connaissent un nouveau regain de tensions après l’annonce d’un important projet de vente d’armes des États-Unis à Taïwan. D’un montant estimé à 11,1 milliards de dollars, cet accord marque un tournant significatif, notamment au regard des réserves exprimées par Donald Trump par le passé sur le soutien militaire à l’île.
L’information a été rendue publique le 18 décembre par les autorités taïwanaises, dans un contexte géopolitique particulièrement sensible. Depuis plusieurs mois, Pékin multiplie les démonstrations de force et les pressions diplomatiques, affirmant sa volonté de voir Taïwan réintégrer le giron chinois.
Un contrat historique pour l’armement taïwanais
Si la transaction est confirmée, il s’agirait de la plus importante vente d’armes américaine à Taïwan depuis près d’un quart de siècle. La dernière opération comparable remonte à 2001, lorsque l’administration Bush avait validé un accord record de 18 milliards de dollars.
Selon des sources proches du dossier, huit contrats distincts seraient inclus dans ce projet. Taïwan prévoit notamment l’acquisition de systèmes de missiles HIMARS, de missiles antichars, d’obusiers, ainsi que de drones militaires. L’objectif affiché est clair : moderniser les capacités de défense de l’île afin de dissuader toute tentative d’intervention militaire chinoise.
Bien que les États-Unis ne reconnaissent pas officiellement Taïwan comme un État souverain, Washington continue de soutenir Taipei sur le plan militaire, conformément au Taiwan Relations Act.
Pékin dénonce une atteinte à sa souveraineté
Sans surprise, la réaction de la Chine a été immédiate et virulente. Les autorités chinoises ont réaffirmé que Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois et ont dénoncé ce qu’elles considèrent comme une ingérence inacceptable dans leurs affaires internes.
Guo Jiakun, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a exhorté les États-Unis à respecter leurs engagements diplomatiques et à mettre un terme aux ventes d’armes à Taïwan. Selon Pékin, ces livraisons ne feraient qu’accroître l’instabilité régionale et compliqueraient toute action militaire future visant à reprendre le contrôle de l’île.
Une validation encore attendue
À ce stade, la vente n’est pas définitivement actée. Elle doit encore obtenir l’aval du Congrès américain, ainsi que celui du Yuan législatif taïwanais, l’équivalent du parlement local. Toutefois, les observateurs s’accordent à dire que les obstacles politiques sont minimes et que la finalisation de l’accord semble hautement probable.
Cette annonce confirme en tout cas que Taïwan demeure un point de friction majeur entre la Chine et les États-Unis, et un enjeu central dans l’équilibre stratégique de la région indo-pacifique.
Thom Biakpa
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