Le président brésilien, Lula Da Silva
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva s’apprête à rencontrer son homologue américain Donald Trump en Malaisie, dans l’espoir de rétablir un dialogue constructif entre Brasília et Washington. Cette rencontre marque une tentative d’apaisement après plusieurs mois de tensions diplomatiques et économiques entre les deux puissances.
Depuis l’imposition de sanctions douanières de 50 % sur les produits brésiliens, les relations bilatérales se sont considérablement détériorées. Lula espère désormais tourner la page : « Pas de veto, tous les sujets pourront être mis sur la table », a-t-il affirmé, insistant sur sa volonté d’un dialogue ouvert et franc.
Cette rencontre intervient après un bref échange entre les deux dirigeants en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, suivi d’un appel téléphonique début octobre. Pour Lula, il s’agit cette fois d’entrer dans le concret : « Je suis prêt à défendre les intérêts du Brésil et à montrer qu’il y a eu une grande erreur dans les sanctions économiques appliquées. Je peux le prouver par des données chiffrées. »
Selon le président brésilien, les conséquences des mesures américaines se font sentir des deux côtés. Les États-Unis ont notamment subi une hausse des prix de la viande et du café, deux secteurs-clés des échanges avec le Brésil. Lula dénonce une sanction « politique », décidée en réaction à la condamnation de l’ancien président Jair Bolsonaro.
Le chef de l’État souhaite également évoquer la suspension des juges de la Cour suprême brésilienne, qu’il juge « injustifiée et sans fondement ». « Je voudrais aussi discuter de la punition aux juges de la Cour Suprême qui n’a pas d’explication, qui n’a pas lieu d’être », a-t-il précisé.
Sur le plan régional, Lula entend également aborder la crise vénézuélienne et mettre en garde contre une éventuelle intervention militaire américaine. « Vous ne pouvez pas simplement envahir un pays sous prétexte que vous combattez le narcotrafic dans un autre pays sans prendre en compte leur constitution », a-t-il rappelé.
Son conseiller spécial, Celso Amorim, a quant à lui averti qu’une telle opération pourrait « enflammer toute l’Amérique latine ».
Entre fermeté et diplomatie, Lula joue la carte de l’équilibrisme. Il veut apparaître comme un interlocuteur ouvert mais déterminé, prêt à défendre la souveraineté du Brésil tout en cherchant à rétablir un dialogue pragmatique avec Washington.
Thom Biakpa
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