Le ministre russe de la Défense Andreï Belousov (à gauche) et le ministre des Finances Anton Silouanov en concertation avant une réunion au Kremlin/ AP
Le gouvernement russe a tenu une réunion cruciale le 25 septembre, marquant la dernière étape préparatoire avant la présentation officielle du budget pour 2026, prévue ce lundi. Ce budget a pour objectif de stabiliser une économie en surchauffe et de poursuivre le financement des opérations militaires en Ukraine, avec une augmentation significative de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à la clé.
Les autorités russes ont été claires dans leur communication. Dans un communiqué publié sur le site du ministère des Finances, il a été annoncé que la TVA passerait de 20 % à 22 %, avec l’argument que cette augmentation est destinée à financer les dépenses militaires, ainsi que celles des forces de police et des services spéciaux. Bien que cette proposition ne soit pas encore définitive — en attendant la présentation officielle et les débats à la Douma — elle illustre une rupture avec la politique fiscale de l’année précédente.
En 2025, la Russie avait abandonné son système d’imposition unique de 13 % sur le revenu, introduisant une nouvelle tranche d’imposition à 15 % pour les revenus supérieurs à un certain seuil. À l’époque, le gouvernement avait soutenu que cette réforme était motivée par des considérations de justice sociale, sans évoquer la nécessité de renflouer les caisses de l’État ni les objectifs militaires.
Le gouvernement a également précisé que le taux réduit de TVA à 10 % pour les produits essentiels — tels que certains aliments et médicaments — serait maintenu. Toutefois, il semble que les autorités n’anticipent pas de mécontentement social face à cette augmentation de la TVA. La population, conscient de la situation économique, semble résignée à accepter des mesures de plus en plus restrictives.
Récemment, un blogueur connu pour son soutien au conflit en Ukraine a été qualifié « d’agent de l’étranger », un événement marquant qui envoie un message fort au public : même les partisans les plus fervents du régime ne sont pas à l’abri des répercussions des autorités.
Cette hausse de la TVA pourrait, cependant, raviver des tensions inflationnistes que la Banque centrale a commencé à maîtriser, avec un taux d’inflation récemment tombé sous la barre des 10 %. Le 12 septembre, la Banque centrale a abaissé son taux directeur pour la troisième fois depuis juin, le portant à 17 %, un chiffre encore bien supérieur à ceux observés avant l’engagement militaire en Ukraine.
Malgré les défis économiques, le gouvernement reste optimiste quant à ses prévisions et fonde son budget pour l’année prochaine sur un taux directeur projeté entre 13 % et 14 %. Ce nouveau cadre budgétaire, axé sur l’effort de guerre, marque une étape significative dans la stratégie économique et militaire du pays.
Thom Biakpa
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