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Brésil: L’ex-président Jair Bolsonaro reconnu coupable de tentative de coup d’État et condamné à 27 ans de prison

Brésil: L’ex-président Jair Bolsonaro reconnu coupable de tentative de coup d’État et condamné à 27 ans de prison

L’ancien chef de l’État brésilien Jair Bolsonaro (2019-2022) a été condamné, jeudi 11 septembre, à 27 ans et trois mois de prison pour tentative de coup d’État. / Xinhua

Le 11 septembre, Jair Bolsonaro, ancien président brésilien d’extrême droite, a été reconnu coupable de tentative de coup d’État, marquant ainsi un moment charnière dans l’histoire politique du pays. La Cour suprême l’a condamné à une peine de 27 ans et trois mois d’emprisonnement, soulignant son rôle à la tête d’une « organisation criminelle » visant à maintenir son pouvoir malgré sa défaite contre l’actuel président de gauche, Luiz Inácio Lula da Silva, lors des élections de 2022.

La majorité des juges a qualifié Bolsonaro de leader d’une « organisation criminelle armée » et, sur les cinq juges, quatre se sont prononcés pour sa condamnation. Actuellement inéligible jusqu’en 2030 et sous assignation à résidence à Brasilia depuis début août pour des soupçons d’entrave à la justice, Bolsonaro n’a pas assisté à l’audience pour des raisons de santé, selon sa défense.

Flavio Bolsonaro, fils de l’ancien président, a rapidement réagi sur le réseau social X, dénonçant ce qu’il qualifie de « suprême persécution » et affirmant que le verdict était déjà connu avant le début du procès. De son côté, l’équipe de défense de Jair Bolsonaro a annoncé son intention de faire appel de la décision, la qualifiant d’« incroyablement excessive et disproportionnée », et a indiqué qu’elle envisagerait même des recours à l’échelle internationale.

Le jour du jugement, un journaliste a aperçu Bolsonaro dans son jardin, habillé simplement, en compagnie d’un proche.

Une décision controversée dans un climat de polarisation

Le procès de Bolsonaro a profondément divisé l’opinion publique brésilienne, déjà extrêmement polarisée. Le juge Moraes, premier à se prononcer le 9 septembre, a averti que le Brésil avait « frôlé le retour à la dictature » lors de la tentative de coup d’État présumée. En plus de Bolsonaro, sept de ses anciens collaborateurs, dont des anciens ministres et généraux, sont également jugés.

Il s’agit d’un événement sans précédent dans un pays dont l’histoire est encore marquée par la dictature militaire (1964-1985). Flavio Dino, ex-ministre de la Justice sous Lula, a également voté pour la condamnation, arguant que les crimes commis ne pouvaient être amnistés.

Le camp conservateur tente actuellement de faire adopter une loi d’amnistie en faveur de Bolsonaro au Parlement. Alors que les recours s’annoncent, le vote du juge Luiz Fux, qui a plaidé pour l’acquittement de Bolsonaro après une argumentation de plus de onze heures, a été célébré par les partisans de l’ancien président. Fux a remis en question la solidité des preuves, affirmant que le complot n’avait jamais dépassé le stade préparatoire. Bien que son vote ne change pas le résultat final, il pourrait avoir des implications historiques, selon le député bolsonariste Luiz Lima.

Cette situation a également provoqué la colère de Lula, qui a affirmé le 11 septembre sur Band que « Bolsonaro a tenté de mener un coup d’État ». Il a insisté sur l’existence de « dizaines, voire des centaines de preuves » corroborant ces accusations.

Tensions entre le Brésil et les États-Unis

L’affaire Bolsonaro a engendré une crise inédite entre le Brésil et les États-Unis. Le président américain Donald Trump a dénoncé une « chasse aux sorcières » contre son ancien allié, qualifiant la condamnation de « très surprenante ». En réponse, il avait précédemment imposé une surtaxe punitive de 50 % sur une partie des exportations brésiliennes.

Suite à la sentence, le secrétaire d’État Marco Rubio a promis des représailles contre le Brésil, dénonçant la condamnation comme « injuste ». Washington a également annulé les visas de plusieurs juges de la Cour suprême brésilienne et infligé des sanctions financières à Alexandre de Moraes, le rapporteur du procès. En réponse, le gouvernement brésilien a affirmé qu’il ne se laisserait pas « intimider » par les « menaces » des États-Unis.

Thom Biakpa

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