Le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, au G20 d’Osaka au Japon / Reuters
La trêve fragile, instaurée au printemps dernier, qui avait permis à la Chine et aux Etats-Unisde réduire temporairement leurs droits de douane, arrive à son terme, ce mardi 12 août 2025. En effet, durant les trois derniers mois, les États-Unis avaient allégé les taxes sur les produits chinois, tandis que la Chine avait également ajusté ses tarifs sur les biens américains. Cependant, si aucun nouvel accord n’est trouvé, les tarifs pourraient atteindre des sommets alarmants, avec des répercussions potentiellement dévastatrices sur l’économie mondiale.
Actuellement, les exportations chinoises vers les États-Unis sont soumises à des droits de douane de 30 %, tandis que les produits américains vendus en Chine subissent une taxe de 10 %. En l’absence d’un nouvel arrangement, ces taux pourraient grimper jusqu’à 145 % pour certains produits chinois et 125 % pour les exportations américaines. Une telle augmentation marquerait un retour aux sources de la guerre commerciale qui oppose les deux nations depuis la fin des années 2010.
Un bras de fer aux multiples enjeux
Les tensions entre Washington et Pékin se manifestent sur plusieurs fronts, notamment les droits de douane, les restrictions à l’exportation de composants stratégiques, le contrôle des investissements, ainsi que des sanctions ciblées contre certaines entreprises. La trêve de printemps, bien que temporaire, avait offert un répit bienvenu aux industriels et aux marchés, apaisant temporairement les tensions croissantes. Cependant, la fin de cette période de calme pourrait indiquer un durcissement durable des relations économiques.
Les conséquences d’un échec des négociations
Si les négociations échouent, un retour à des droits de douane élevés entraînerait une hausse immédiate des prix sur une multitude de produits, allant des machines et pièces détachées aux équipements électroniques et biens de consommation courante. Les entreprises dépendantes des échanges transpacifiques seraient alors contraintes de renégocier leurs contrats, d’absorber une partie des coûts ou de répercuter ces hausses sur les consommateurs. De plus, les chaînes d’approvisionnement, déjà fragilisées par la pandémie et d’autres tensions géopolitiques, subiraient un choc supplémentaire.
Au-delà des ramifications économiques directes, un échec serait perçu comme un durcissement politique, affectant la confiance des marchés financiers et influençant les décisions d’investissement.
Quelles perspectives pour un compromis ?
Les négociations entre les deux pays se poursuivent avec intensité. À Washington, certains responsables affichent un optimisme prudent. Howard Lutnick, le secrétaire au Commerce, évoque une prolongation « probable » de la trêve. Jamieson Greer, représentant américain au Commerce, assure même que la date du 12 août « n’est pas gravée dans le marbre ». Toutefois, la décision finale incombera au président Donald Trump.
Du côté chinois, les autorités demeurent discrètes, mais l’accélération récente des exportations indique que les entreprises cherchent à tirer parti des conditions tarifaires actuelles avant un éventuel durcissement.
À ce stade, tout reste envisageable : une prolongation de la trêve, un nouvel accord partiel, ou un retour à un régime de droits de douane massifs dès le 13 août. Les enjeux sont considérables, tant pour les États-Unis et la Chine que pour l’économie mondiale.
Thom Biakpa
Leave a comment