Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa / AFP
Le 20 février, une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du G20 s’est tenue à Johannesburg, en Afrique du Sud, quelques mois avant le sommet du G20 qui se déroulera sur le continent africain. Cette rencontre a lieu dans un contexte tendu, marqué par des conflits comme ceux en Ukraine et à Gaza, ainsi que par les tensions entre le M23 et l’armée congolaise en République Démocratique du Congo.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a tenté de promouvoir l’idée de coopération internationale et de dialogue. Il a souligné l’importance de respecter les principes de la charte des Nations unies, du multilatéralisme et du droit international, affirmant qu’ils doivent être au cœur de tous les efforts pour unir les nations. Il a également mis en garde contre les menaces que représentent les tensions géopolitiques, le changement climatique et les pandémies, qui fragilisent la coexistence mondiale.
Parmi les participants, on retrouvait des figures importantes comme le Français Jean-Noël Barrot, le Britannique David Lammy, et la diplomate en chef de l’Union européenne, KajaKallas. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ainsi que ses homologues chinois et indien étaient également présents. Cependant, malgré les discours en faveur du multilatéralisme, des désaccords ont rapidement émergé. Par exemple, une photo de groupe a été annulée car plusieurs pays ne souhaitaient pas se montrer aux côtés de Lavrov.
Cyril Ramaphosa a essayé de faire entendre son programme axé sur la croissance inclusive et l’innovation financière, qui vise à aider les pays touchés par la dette et le changement climatique. Cependant, il a rencontré des difficultés à faire passer son message, surtout en raison des discussions sur l’Ukraine entre les États-Unis et la Russie. Le président sud-africain a insisté sur le fait que les catastrophes naturelles liées au climat touchent tous les pays, mais qu’elles ont un impact particulièrement sévère sur ceux qui n’ont pas les moyens de se reconstruire.
L’absence de Marco Rubio, le ministre américain des Affaires étrangères, a été remarquée. Bien que Ramaphosa ait tenté de minimiser cette absence en affirmant qu’elle n’était pas un boycott, des experts comme Priyal Singh ont décrit cette situation comme un « éléphant au milieu de la pièce », soulignant que cela reflète un désengagement américain vis-à-vis de l’Afrique. William Gumede, professeur à l’université du Witwatersrand, a également noté que cette absence envoie un message symbolique aux Africains : les États-Unis ne prennent pas le continent au sérieux.
En somme, cette réunion a mis en lumière les tensions géopolitiques actuelles et les défis auxquels sont confrontés les pays du G20, tout en soulignant l’importance d’un dialogue constructif pour aborder des questions cruciales comme le changement climatique et la coopération internationale.
Thom Biakpa
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