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La carte de l’Egypte
Les combats que se livrent Israël et le Hamas dans la bande de Gaza depuis le mois d’octobre 2023 ont deux principales répercussions sur l’Egypte voisine. Il y a le volet économique et le volet humanitaire.
Au plan économique, le trafic de bateaux pourrait prendre du plomb dans l’aile sur le canal de Suez en raison des attaques des rebelles Houthis contre ceux-ci. Le tourisme risque aussi de souffrir dans la région, notamment celui venu d’Israël. Un manque à gagner préoccupant pour le « pays aux pyramides », dont la monnaie pique du nez depuis des mois. Le niveau d’endettement de l’Egypte est tout aussi préoccupant. Si l’on s’en tient aux informations émanant de sa banque centrale, le Caire devra en effet rembourser cette année 29 milliards de dollars de dettes extérieures. Or la guerre entre Israël et le Hamas dans la région tarit en partie les ressources en dollar du pays. Il y a toutefois une bonne nouvelle : la baisse des cours des céréales, qui avaient flambé au début de la guerre en Ukraine. L’Egypte est un gros importateur de blé de la mer noire.
La situation est tout aussi préoccupante au plan humanitaire. A cause de l’intensité des combats, de nombreux Gazaouis se réfugient dans des pays voisins. Ces derniers temps, les combats se rapprochent à présent de Rafah, la toute dernière ville palestinienne avant la frontière égyptienne. Selon l’ONU, les déplacés qui s’y retrouvent sont plus de 1,3 million. L’Egypte a déjà signifié depuis le debut des combats son opposition à un « transfert forcé » des Gazaouis vers son désert du Sinaï. Stéphane Séjourné, ministre français des Affaires étrangères, en déplacement au Caire, avait aussi évoqué cette idée. Il a dit « refuser » tout déplacement forcé « vers l’Egypte des Gazaouis », fuyant les bombardements de la guerre entre Israël et le Hamas. De nombreux blessés parmi eux ont pu passer la frontière, certains ayant notamment été soignés à bord du « Dixmude », porte-hélicoptères français déployé à la frontière égyptienne avec Gaza.
Jeremy Junior
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