L’exploitation minière illégale en Afrique du Sud a des répercussions profondes sur son économie, sa sécurité et son environnement. Le pays, riche en minerais, attire des milliers de mineurs clandestins, communément appelés « zama zama » (ceux qui essaient), dont les activités perturbent les entreprises du secteur et sont vues par les habitants comme une source de criminalité.
L’exploitation minière illégale prive l’État de précieuses recettes fiscales, créant un manque de financement pour les services publics essentiels.
De plus, elle crée une concurrence déloyale pour les entreprises minières légales, entraînant des pertes d’emplois et des fermetures.
Le taux de chômage élevé, l’immigration illégale et le taux de criminalité endémique sont autant de problèmes politiques cruciaux en Afrique du Sud, surtout à l’approche des élections générales de 2024.
Les activités minières illégales ont un impact environnemental négatif, laissant derrière elles des terrils, des puits, et des tranchées profondes.
L’accès aux anciennes mines est souvent contrôlé par des bandes rivales, entraînant des épisodes de violence. De plus, ces opérations illégales affectent les mines en activité, ce qui coûte cher aux entreprises et menace la sécurité de leur personnel.
Pour contrer ces effets, le président Cyril Ramaphosa a récemment annoncé un déploiement de 3 300 membres de l’armée pour lutter contre l’exploitation minière illégale.
L’armée collaborera avec la police dans une opération anticriminalité renforcée qui durera jusqu’à avril 2024 et coûtera environ 500 millions de rands (25 millions d’euros). Cette mesure vise à réduire la criminalité et à rétablir l’ordre dans les régions minières.
Le gouvernement sud-africain a également pris des mesures pour réprimer l’exploitation minière illégale, avec plus de 4 000 personnes arrêtées depuis la mise en place d’une équipe spéciale au sein de l’exécutif. Entre avril et août, environ 300 suspects ont été condamnés pour des activités minières clandestines.
Cependant, certains chercheurs doutent que la répression à elle seule puisse résoudre durablement le problème. Une grande partie des personnes arrêtées sont des mineurs venus de pays voisins de l’Afrique du Sud, et la ministre de la Défense, Thandi Modise, a insisté sur la nationalité étrangère de la majorité des personnes arrêtées.
Le gouvernement travaille également sur des règlementations visant à légaliser des pratiques minières artisanales qui pourraient être encadrées.
Cela pourrait offrir une solution à long terme en offrant aux mineurs informels une voie légale pour exercer leur activité tout en préservant l’environnement et en renforçant la sécurité.
En fin de compte, la lutte contre l’exploitation minière illégale en Afrique du Sud est un défi complexe qui nécessite une approche multidimensionnelle, combinant la répression, la réglementation et la promotion de pratiques minières durables. C’est seulement en prenant ces mesures que le pays pourra atténuer les répercussions économiques et sociales néfastes de cette activité illégale.
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