La nouvelle directrice de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Amy Pope, a pris le monde par surprise en choisissant l’Éthiopie pour son premier voyage international.
La première femme à occuper ce poste important a consacré deux jours à visiter le siège de l’Union africaine à Addis-Abeba et un centre de transit, où elle a partagé ses priorités et son programme avec les médias locaux.
Amy Pope a clairement démontré sa volonté de mettre en avant un nouvel angle de vue sur les migrations. Elle a appelé à un changement de perspective, plaidant en faveur de l’idée que les migrations ne devraient plus être considérées uniquement comme « un problème à résoudre », mais plutôt comme un « outil de développement ».
Cette vision audacieuse reflète un défi majeur pour une agence spécialisée de l’ONU qui gère les flux de migrants à travers le monde, un défi qu’elle est déterminée à relever.
L’Éthiopie a été la première étape de la directrice générale, un choix motivé par plusieurs raisons.
Le pays est le théâtre de déplacements massifs de population, avec environ 4,4 millions de personnes déplacées à l’intérieur de ses frontières.
La principale cause de ces déplacements est constituée par les conflits régionaux et internationaux, qui posent également un défi sécuritaire considérable pour les migrants.
Dans ce contexte, Amy Pope a souligné l’importance de garantir la sécurité et la protection des migrants tout au long de leur voyage, notamment lorsqu’ils retournent chez eux.
Mais au-delà de la gestion des crises humanitaires, la nouvelle directrice de l’OIM entend également exploiter le potentiel économique que représente l’immigration.
Elle est convaincue que les migrations bien gérées peuvent bénéficier au secteur privé, qui sera confronté à une pénurie de main-d’œuvre à mesure que la démographie mondiale évolue.
À cet égard, elle envisage des partenariats avec les banques de développement et le secteur privé pour favoriser des migrations légales et équitables qui profitent à toutes les parties concernées.
L’un des défis majeurs abordés par Amy Pope est le changement climatique, qui a un impact significatif sur les mouvements de population.
Au cours de la dernière décennie, rien qu’en Afrique subsaharienne, plus de 7 millions de personnes ont été contraintes de migrer en raison de catastrophes climatiques.
La directrice générale de l’OIM reconnaît l’urgence de cette question et plaide en faveur d’actions concertées pour aider les communautés vulnérables à faire face à ces défis liés au climat.
Amy Pope met également en avant la nécessité de développer des « voies légales » de migration pour prévenir l’exploitation des migrants, les abus, les non-paiements ou les bas salaires, et pour garantir les protections essentielles à leur bien-être.
Elle souhaite travailler en étroite collaboration avec les États membres de l’Union africaine pour faciliter les mouvements des migrants et favoriser une meilleure intégration économique en Afrique.
En outre, la vision de la nouvelle directrice de l’OIM est résolument axée sur l’avenir, mettant en avant la migration en tant qu’outil de développement et une opportunité pour libérer le potentiel humain.
Amy Pope ouvre ainsi un nouveau chapitre dans l’histoire de l’OIM, en mettant l’accent sur des solutions innovantes pour aborder les défis migratoires complexes du 21e siècle.
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