Le jeudi 31 août, un grave incendie a touché un immeuble occupé illégalement au centre de Johannesburg, en Afrique du Sud. Au fil du temps, le nombre de victimes de cette tragédie n’a cessé d’augmenter, atteignant finalement un déchirant total de 76 personnes, dont deux sont décédées à l’hôpital des suites de leurs blessures, d’après les informations du ministre de la Santé, Joe Phaahla.
Ce terrible événement a plongé de nombreuses familles dans le deuil, alors qu’elles se rendaient à la morgue pour identifier les corps de leurs proches. Cependant, seulement douze des victimes étaient reconnaissables visuellement, tandis que les autres nécessitaient des analyses ADN pour leur identification.
L’incendie s’est déclenché dans un immeuble où vivaient environ 200 familles, composées d’une diversité de personnes, y compris des chômeurs, des familles, des anciens détenus et des migrants clandestins. Dans la nuit du mercredi au jeudi 31 août, de nombreuses personnes se sont retrouvées bloquées derrière des grilles verrouillées, qui étaient initialement destinées à protéger les résidents contre la criminalité.
Ce tragique événement a mis en lumière la précarité des immeubles occupés illégalement à Johannesburg. Autrefois symboles de l’opulence du quartier des affaires pendant l’apartheid, ces bâtiments sont devenus des refuges pour les plus démunis, souvent dépourvus des nécessités de base comme l’eau courante, l’électricité et les toilettes.
Lors de sa visite sur les lieux de la tragédie, le président Cyril Ramaphosa a promis de s’attaquer à la question du logement en centre-ville. L’Afrique du Sud fait face à une grave pénurie de logements, avec un déficit estimé à 3,7 millions d’unités, selon le Centre pour le financement du logement abordable en Afrique.
La gestion de ces immeubles occupés illégalement est souvent entre les mains de gangs criminels et de marchands de sommeil qui profitent en louant des logements à des familles défavorisées. Les autorités ont du mal à intervenir dans ces zones sans loi, et la police y pénètre rarement sans une raison impérieuse.
Malheureusement, certains responsables municipaux de l’opposition avaient anticipé cette tragédie, en soulignant le surpeuplement et le manque d’infrastructures de base dans ces immeubles.
Les Sud-Africains qualifient souvent ces bâtiments de « détournés » ou « hijacked », et ils sont devenus des zones dangereuses et insalubres.
Enfin, il est important de noter que l’immeuble ravagé par l’incendie appartenait à la municipalité et était même classé au patrimoine. Autrefois utilisé pour la délivrance des « passes » sous l’apartheid, il a été détourné ces dernières années, aggravant ainsi la situation critique de ses habitants.
Cette tragédie à Johannesburg rappelle l’urgence d’améliorer les conditions de logement des populations les plus vulnérables et de mettre fin à l’exploitation de ces immeubles occupés illégalement par des criminels. Elle nous rappelle également l’importance de garantir la sécurité et la dignité de tous les citoyens, quel que soit leur statut social.
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