Le Brésil, nation aux multiples facettes, a longtemps lutté avec des problèmes complexes liés à l’utilisation des armes à feu, se traduisant par des taux alarmants de criminalité et de violence armée, principalement dans ses grandes villes. Avant 2003, la possession d’armes à feu était largement autorisée, mais face à ces défis sécuritaires, une législation plus stricte fut adoptée cette année-là. Cependant, en 2019, le président Bolsonaro signa un décret assouplissant la réglementation sur les armes à feu, déclenchant ainsi des débats intenses sur les potentielles conséquences de cette mesure. La question est complexe, impliquant des facteurs sociaux, économiques et politiques, et demeure au cœur des préoccupations et des débats du pays. Selon les données de l’ONG Instituto Sou da Paz en juillet 2022, le nombre d’armes à feu enregistrées dans les registres officiels avait grimpé à plus d’un million, soit trois fois plus qu’avant le mandat de Jair Bolsonaro. Cette augmentation inquiétante de la circulation des armes constituait l’une des principales préoccupations du gouvernement Lula, qui se mobilisa pour mettre en place des mesures afin d’assurer des normes de responsabilité et de sécurité juridique dans le contrôle des armes au Brésil.
Récemment, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a pris un tournant décisif en signant un décret visant à restreindre l’accès aux armes à feu pour les civils, dans le but de réduire la violence armée et de freiner la prolifération des armes dans le pays. Ce décret représente un changement majeur par rapport aux mesures facilitant l’accès aux armes qui furent prises sous la présidence de Jair Bolsonaro. Désormais, plusieurs mesures strictes ont été mises en place pour limiter la détention et l’acquisition d’armes à feu par les civils.
En premier lieu, les civils ne sont autorisés à détenir que deux armes pour leur défense personnelle, contre quatre auparavant. Cette réduction significative vise à diminuer la présence d’armes dans les foyers et à restreindre leur usage potentiellement dangereux.
De plus, dans l’objectif d’empêcher l’accès facile aux armes à feu, les personnes souhaitant acquérir des armes devront désormais démontrer qu’ils en ont réellement besoin et obtenir une autorisation préalable.
Concernant les chasseurs, les tireurs sportifs et les collectionneurs, regroupés sous une catégorie intitulée « CACs » et pouvant autrefois posséder jusqu’à 30 armes à feu, le décret réduit cette limite à six armes maximum. Ces personnes ne sont plus autorisés à circuler avec leur arme chargée, renforçant ainsi les mesures de sécurité. En outre, le décret interdit l’acquisition de certaines armes considérées comme particulièrement létales, telles que les pistolets de calibre 9 mm. Cette mesure vise à limiter l’accès aux armes potentiellement dangereuses et à réduire le potentiel létal des armes détenues par les civils.
Une autre mesure clé du décret concerne les stands de tir, dont le nombre avait connu une croissance significative ces dernières années en raison de la pratique du tir sportif, permettant aux participants d’acquérir légalement un grand nombre d’armes. Désormais, le décret limite les horaires de fonctionnement de ces stands et interdit leur installation à moins d’un kilomètre des écoles, afin de prévenir les risques d’incidents violents à proximité des établissements scolaires. La sécurité et le contrôle responsable des armes sont des enjeux cruciaux pour le Brésil, qui a été confronté à des niveaux élevés de violence armée ces dernières années. Il est donc essentiel pour le gouvernement brésilien de rétablir des règles plus strictes en matière d’armement civil, afin de garantir la sécurité de la population et de réduire les risques liés à la détention et à l’usage des armes à feu. Le décret signé par le président Lula représente un pas important vers cet objectif, en faisant preuve de volonté politique pour renforcer la sécurité et protéger la vie des citoyens brésiliens.
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