Dimitri Kozak a démissionné le week-end dernier de son poste de vice-président de l’administration présidentielle / AFP
La démission de Dimitri Kozak, vice-président de l’administration présidentielle russe et proche collaborateur de Vladimir Poutine, marque une première dans le paysage politique russe. En effet, c’est la première fois qu’un membre éminent du cercle restreint du président quitte volontairement ses fonctions. La nouvelle a été si inattendue que le porte-parole du Kremlin a annoncé cette décision avant même qu’un décret officiel ne soit publié. Kozak a remis sa démission le week-end dernier.
Dimitri Kozak, figure clé de l’ascension de Poutine dans les années 1990 à Saint-Pétersbourg, a toujours été un soutien indéfectible du président. Il a joué un rôle essentiel dans l’établissement de ce que l’on appelle aujourd’hui « la verticale du pouvoir », une structure qui a permis de centraliser le pouvoir en écartant les gouverneurs locaux jugés trop autonomes dans les années 2000.
Avant le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, Kozak avait la responsabilité de la politique russe dans le Donbass. Reconnu pour son efficacité, il n’hésitait pas à employer des méthodes fermes pour atteindre ses objectifs. Cependant, son erreur fatale a été de croire à la possibilité de compromis. Selon plusieurs sources, il a osé remettre en question la décision de Poutine lors d’un conseil de sécurité le 21 février 2022, plaidant en faveur d’une approche diplomatique. Son discours, prononcé à huis clos, n’a laissé aucune trace écrite, mais il a clairement marqué un tournant dans sa carrière.
Depuis ce moment, Kozak a connu une chute en disgrâce. Ses responsabilités au sein de l’administration présidentielle ont progressivement été réduites. Récemment, on lui a proposé un poste d’envoyé spécial du président dans une région éloignée du centre du pouvoir, un rôle qui, bien que moins prestigieux, ne constituait pas une exclusion totale.
Toutefois, Kozak a choisi de décliner cette offre et a finalement décidé de quitter ses fonctions. Le porte-parole du Kremlin a simplement commenté : « C’est son choix », laissant entrevoir les implications d’une décision qui pourrait avoir des répercussions sur l’équilibre du pouvoir au sein du Kremlin. Ce départ inattendu soulève des questions sur l’avenir de l’administration de Poutine et sur les dynamiques internes qui pourraient en découler.
Thom Biakpa
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