La question des persécutions contre les chrétiens au Nigeria s’invite désormais au cœur d’un bras de fer diplomatique entre Washington et Pékin. Les récentes déclarations du président américain Donald Trump et la réaction du gouvernement chinois ont ravivé les tensions entre les deux puissances, chacune cherchant à affirmer son influence sur le continent africain.
Trump relance le débat sur les chrétiens persécutés
Tout est parti d’une déclaration du président Donald Trump, qui a évoqué la possibilité d’une intervention américaine pour venir en aide aux chrétiens victimes de violences au Nigeria. Une sortie qui a suscité une réponse immédiate de Pékin. Par la voix de sa porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning, la Chine a réaffirmé son soutien au gouvernement nigérian dirigé par Bola Ahmed Tinubu, dénonçant toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays.
La riposte américaine : « aucune leçon à recevoir d’une autocratie »
Ces propos ont aussitôt fait réagir le député républicain Riley Moore, figure montante du Congrès américain. Il a vivement critiqué la Chine, affirmant que les États-Unis « ne recevront pas de leçons de morale d’un régime communiste autoritaire ». L’élu a rappelé la répression exercée par Pékin à l’encontre de certaines minorités, notamment les Ouïghours, ainsi que l’arrestation récente de plusieurs pasteurs protestants chinois.
Pour Washington, la position de la Chine illustre une fois de plus sa volonté d’imposer sa vision politique et de saper l’influence américaine en Afrique.
L’Afrique, nouveau champ de bataille diplomatique
Derrière cette joute verbale se cache une lutte d’influence plus profonde. La Chine et les États-Unis convoitent tous deux un rôle de premier plan sur le continent africain, devenu stratégique tant sur le plan économique que géopolitique.
Pékin, en particulier, a su séduire de nombreux États africains grâce à sa diplomatie dite des « cinq principes de coexistence pacifique » : respect de la souveraineté, non-agression, non-ingérence, égalité et bénéfices mutuels.
Cette approche, perçue comme respectueuse et pragmatique, contraste avec celle des États-Unis, souvent accusés d’ingérence. En parallèle, la Chine investit massivement dans les infrastructures, les transports et les télécommunications africaines, consolidant un partenariat jugé plus avantageux par de nombreux gouvernements du continent.
Washington en perte de vitesse face à Pékin
La conséquence, c’est que l’influence américaine, jadis dominante, s’effrite au profit de Pékin, qui a su s’imposer comme un acteur incontournable du développement africain. Ce nouvel épisode autour du Nigeria ne fait que souligner la rivalité croissante entre les deux géants l’un misant sur la défense des valeurs religieuses et des droits de l’homme, l’autre sur la coopération économique et la souveraineté nationale.
Thom Biakpa
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