Le président russe Vladimir Poutine et la ministre nord-coréenne des Affaires étrangères, Choe Son-hui, lors de leur rencontre à Moscou, lundi / AFP
Le lundi 27 octobre, la ministre nord-coréenne des Affaires étrangères, Choe Son-hui, a été reçue au Kremlin par Vladimir Poutine. À l’issue de leur entretien, le président russe a salué le développement des relations entre Moscou et Pyongyang, qu’il a jugées « conformes aux attentes ».
Selon la traduction officielle de ses propos, Choe Son-hui a de son côté transmis à Vladimir Poutine les « chaleureuses salutations » du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. La cheffe de la diplomatie a également évoqué, lors d’une précédente rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov, la « proximité spirituelle » qui unirait désormais les deux nations.
Une alliance militaire qui inquiète l’Occident
D’après l’agence officielle nord-coréenne KCNA, la rencontre au Kremlin a permis d’aborder « de nombreux projets » visant à « renforcer et développer constamment » la coopération bilatérale. Un approfondissement qui suscite de vives préoccupations en Occident.
Les services de renseignement sud-coréens affirment en effet que Pyongyang fournirait à la Russie des soldats et du matériel militaire pour sa guerre en Ukraine, en échange d’une assistance technologique avancée. Depuis la signature, en 2024, d’un pacte de défense mutuel entre les deux pays, environ 600 soldats nord-coréens auraient trouvé la mort au combat et plusieurs milliers d’autres auraient été blessés.
« Les Russes n’oublieront jamais les exploits des soldats et officiers de l’Armée populaire coréenne dans la région de Koursk », a déclaré lundi Sergueï Lavrov. Selon lui, ces « faits d’armes » consolideraient les « liens d’amitié » et la « communion historique » entre les deux peuples.
Un ballet diplomatique intensif
Depuis plus d’un an, les échanges entre hauts responsables russes et nord-coréens se multiplient. En juillet dernier, Kim Jong-un avait déjà exprimé à Sergueï Lavrov son soutien « inconditionnel » à la Russie face à l’Ukraine.
À Moscou, lundi, Choe Son-hui a réaffirmé la « position constante » de Pyongyang : soutenir « sans faille » les « politiques du Kremlin » et contribuer à « la grande cause de la construction d’une Russie forte ».
Les dirigeants des deux pays se sont également retrouvés début septembre à Pékin, aux côtés de Xi Jinping, pour assister à un défilé militaire d’ampleur. Début octobre, Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe, s’est rendu à Pyongyang à l’occasion du 80ᵉ anniversaire du Parti du travail de Corée.
Des liens économiques et culturels en plein essor
Au-delà du militaire, Moscou et Pyongyang développent aussi leurs relations économiques et culturelles. Les deux pays, séparés par une frontière terrestre d’à peine vingt kilomètres en Extrême-Orient, ont relancé leurs échanges commerciaux : en juillet, un avion en provenance de Moscou a atterri à Pyongyang, une première depuis plusieurs décennies.
Fin avril, ils ont donné le coup d’envoi à la construction de leur tout premier pont routier, symbole du renforcement de leur partenariat stratégique.
Sur le plan culturel, une exposition récemment organisée à Moscou illustre cette nouvelle alliance. Les visiteurs pouvaient y admirer des tableaux représentant des soldats nord-coréens et russes combattant côte à côte en Ukraine, des portraits de Kim Jong-un, ainsi qu’une œuvre célébrant la préparation du kimchi, plat emblématique de la péninsule coréenne.
Thom Biakpa
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