40 ans après, les victimes du drame de Bhopal attendent leur indemnisation/ photo: France culture
Dans la nuit tragique du 2 au 3 décembre 1984, Bhopal, en Inde, a été le théâtre de la plus grave catastrophe chimique de l’histoire, survenue au sein d’une usine d’une multinationale américaine. Cette tragédie a causé la mort d’au moins 20 000 personnes au fil des années. Les déchets toxiques laissés sur place, qui continuent de menacer la santé des habitants, commencent enfin à être déplacés par les autorités. Cependant, les activistes dénoncent une opération de dépollution jugée largement insuffisante.
À partir du 2 janvier, 337 tonnes de déchets seront transportées par camions vers un site d’incinération situé à 225 kilomètres de Bhopal. Les autorités locales affirment que ce convoi est soumis au « protocole de sécurité le plus rigoureux jamais mis en place pour le traitement des déchets industriels ». Ces déchets proviennent d’une fuite d’isocyanate de méthyle, un gaz extrêmement toxique, qui a provoqué des conséquences sanitaires désastreuses. Malgré l’ampleur de la catastrophe, la multinationale responsable n’a versé que des compensations jugées dérisoires, laissant le site pollué abandonné au cœur d’une ville où vivent plus de 2 millions d’habitants.
Quarante ans après cette tragédie, la Haute Cour de Bhopal a enfin ordonné le déplacement des déchets. Toutefois, les activistes locaux restent sceptiques quant à l’efficacité de cette opération de dépollution, qui ne concerne qu’une infime partie des déchets présents sur le site. De plus, l’incinération de ces déchets pourrait engendrer une pollution de l’air dangereuse. Le cauchemar de Bhopal semble donc loin d’être résolu.
Thom Biakpa
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