Malgré des déclarations récentes laissant entrevoir une avancée significative vers un règlement du conflit ukrainien, le Kremlin a fermement tempéré les attentes. Moscou a confirmé qu’aucun échange téléphonique n’était prévu entre Vladimir Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, soulignant ainsi la persistance d’un blocage politique majeur entre les deux camps.
Cette clarification intervient alors que Donald Trump et Vladimir Poutine ont tous deux affirmé que les discussions tripartites impliquant la Russie, l’Ukraine et les États-Unis approchaient de leur phase finale. Une perspective qui avait ravivé l’espoir d’un accord de paix à court terme, près de quatre ans après le début des hostilités.
Moscou ferme la porte aux contacts informels
Lors d’un point presse, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué qu’aucune demande officielle de discussion n’avait été formulée par les autorités ukrainiennes. Il a également rappelé que tout dialogue éventuel devrait s’inscrire dans un cadre formel et répondre aux exigences russes, condition jugée non négociable par Moscou.
La Russie insiste sur le fait que la fin du conflit ne saurait se faire au détriment de ses intérêts stratégiques. Dans ce contexte, les échanges directs entre dirigeants ne sont pas envisagés à ce stade, d’autant plus que les relations officielles entre Kiev et Moscou sont interrompues depuis plusieurs mois.
Kiev exclut toute discussion tant que l’occupation se poursuit
Du côté ukrainien, la position est tout aussi tranchée. Les autorités estiment qu’aucun contact direct avec le Kremlin n’est envisageable tant que les forces russes maintiennent leur présence dans l’Est du pays et poursuivent les frappes contre les zones civiles.
Cette réalité s’est illustrée récemment lorsque la ville d’Orikhiv, dans l’oblast de Zaporijia, a été touchée par des frappes russes, alors même que Volodymyr Zelensky se trouvait aux États-Unis, à Mar-a-Lago, pour des discussions diplomatiques.
Washington au cœur des efforts de médiation
Dans ce contexte de dialogue gelé entre les deux belligérants, les États-Unis apparaissent comme l’acteur central des négociations. Washington aurait proposé à Kiev des garanties de sécurité solides sur une durée d’au moins quinze ans, un engagement majeur destiné à rassurer l’Ukraine sur le long terme.
Selon les autorités ukrainiennes, environ 90 % du plan de paix américain aurait déjà reçu leur aval. Kiev espère désormais une rencontre rapide entre diplomates ukrainiens, américains et européens, possiblement dans les prochains jours dans la capitale ukrainienne, afin de consolider les discussions et, peut-être, d’aboutir à un accord formel.
Une paix encore suspendue aux conditions politiques
Malgré des avancées diplomatiques notables en coulisses, l’absence de dialogue direct entre Moscou et Kiev souligne la fragilité du processus. Tant que les lignes rouges des deux camps resteront incompatibles, la perspective d’une paix durable dépendra largement de la capacité des médiateurs internationaux à rapprocher des positions encore profondément antagonistes.
Thom Biakpa
Leave a comment