Xi Jinping, le président chinois/ Getty Images
Le 6 septembre 2025, la Chine a exprimé son mécontentement suite au passage d’une frégate canadienne et d’un destroyer australien dans le détroit de Taïwan. Cet incident a été scruté de près par l’armée chinoise, qui a assuré une surveillance constante de ces navires tout au long de leur parcours. Pékin considère cette manœuvre comme une provocation qui accroît les tensions et menace la sécurité régionale, illustrant ainsi la confrontation persistante entre la Chine et plusieurs puissances alliées aux États-Unis sur des questions de souveraineté et de liberté de navigation.
Le colonel Shi Yi, porte-parole de l’armée chinoise, a déclaré que le mouvement de la frégate Québec et du destroyer Brisbane avait été suivi attentivement. Pour les autorités chinoises, cette opération est perçue comme une menace à la stabilité maritime, et elles insistent sur la nécessité de surveiller les itinéraires de ces bâtiments par des moyens aériens et navals. Ce suivi rigoureux envoie un message clair : la Chine ne tolère aucune ingérence dans cette zone qu’elle considère comme cruciale pour sa sécurité nationale.
Le détroit de Taïwan est reconnu comme l’une des voies maritimes les plus sensibles au monde. Pékin revendique la souveraineté sur l’île et considère toute présence militaire étrangère à proximité comme une action inacceptable. Pour maintenir le contrôle de cette région, l’armée chinoise déploie régulièrement des avions de chasse et des navires pour patrouiller et effectuer des exercices, affirmant ainsi sa présence. Bien que Pékin puisse tolérer la circulation de navires dans la zone, toute intrusion est immédiatement problématique.
Dans le passé, les États-Unis et leurs alliés ont fréquemment envoyé des navires dans le détroit pour tester les limites de la tolérance chinoise, invoquant la liberté de navigation. Le passage récent des forces canadiennes et australiennes renforce la perception chinoise d’une tentative d’endiguement de son influence dans la région.
Les enjeux sont à la fois militaires et économiques. Bien que ces passages soient souvent considérés comme routiniers, ils comportent des risques. La concentration de navires militaires dans un espace restreint peut entraîner des malentendus ou des incidents accidentels, avec des conséquences potentiellement graves. L’accident de 2001 impliquant un avion chinois et un appareil américain reste gravé dans les mémoires, soulignant l’importance de la prudence dans de telles situations.
Par ailleurs, le détroit de Taïwan est un couloir vital pour le commerce mondial, notamment pour les échanges de semi-conducteurs et d’autres composants technologiques. Toute perturbation prolongée dans cette région pourrait avoir un impact significatif sur la circulation des marchandises et sur l’industrie mondiale.
À travers ses réactions, la Chine souhaite faire passer deux messages. Premièrement, elle réaffirme son engagement à défendre son territoire et à maintenir l’ordre dans ses eaux adjacentes. Deuxièmement, elle met en garde les puissances étrangères : toute intrusion supplémentaire sera observée et contrôlée, et des mesures pourraient en découler.
Cette vigilance témoigne de la crainte de Pékin que le détroit se transforme en un espace de manœuvres militaires régulières pour les marines étrangères. La Chine insiste donc sur sa capacité à surveiller et à intervenir rapidement pour sécuriser la zone, affirmant ainsi sa volonté de rester le principal acteur de la sécurité maritime autour de Taïwan.
L’incident du 6 septembre met en lumière la fragilité de la situation dans le détroit de Taïwan. Pékin montre clairement qu’elle surveille attentivement les mouvements étrangers et qu’elle est prête à réagir face à toute provocation. La confrontation symbolique entre la Chine et ses rivaux occidentaux continue, avec des implications directes pour la stabilité régionale et le commerce international, rendant la prudence, la diplomatie et la vigilance militaire plus essentielles que jamais.
Thom Biakpa
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